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Après la fin du Giro d’Italia 2025 le 1er juin, les principaux protagonistes de la course italienne adoptent des stratégies radicalement différentes en vue du Tour de France (5-27 juillet) ou de la Vuelta a España. Cette période de transition, d’à peine cinq semaines, représente un défi majeur pour les coureurs qui doivent gérer récupération, maintien de la forme et préparation spécifique selon leurs objectifs, leur état de forme et leur calendrier d’équipe.
Les candidats au doublé Giro-Tour
Simon Yates s’est immédiatement dirigé vers un stage en altitude à Tignes avec son équipe pour préparer le Tour de France. L’objectif est clair : travailler l’endurance en haute altitude, ajuster sa forme physique après les trois semaines italiennes, puis remonter progressivement en puissance pour être au top en juillet. Cette approche intensive ne lui laisse qu’une courte période de récupération avant de reprendre un entraînement soutenu, pari risqué mais nécessaire pour viser le classement général sur les routes françaises.
Wout Van Aert adopte une stratégie similaire à celle de Yates. Après un Giro marqué par une victoire d’étape spectaculaire à Sienne qui a confirmé sa polyvalence, le Belge participera au stage collectif en altitude à Tignes. Son programme inclut également une participation stratégique à la course en ligne des Championnats de Belgique le 29 juin, juste avant le Tour, pour retrouver le rythme de course et peaufiner sa condition.
Primoz Roglic, l’éternel outsider, conditionne sa participation au Tour de France à sa condition physique post-Giro. Si son état le permet, il sera aligné avec pour mission principale d’épauler Jonas Vingegaard, le leader incontesté de son équipe. Cette stratégie d’équipier de luxe pourrait lui permettre de gérer ses efforts tout en restant dans le coup pour les étapes qui lui conviennent.
Richard Carapaz, champion olympique et vainqueur du Giro 2019, devrait logiquement être aligné sur le Tour de France après avoir affiché un niveau solide et régulier tout au long du Giro 2025. Sa montée en puissance progressive durant la course italienne laisse présager qu’il pourrait être un sérieux prétendant au podium français.
Ceux qui font l’impasse sur le Tour
Mads Pedersen a fait le choix radical de ne pas participer au Tour de France cette année, malgré un Giro exceptionnel soldé par quatre victoires d’étapes et le précieux maillot cyclamen du classement par points. Le sprinteur danois préfère se concentrer entièrement sur la Vuelta a España, laissant à Jonathan Milan le rôle de sprinteur principal pour le Tour chez Lidl-Trek. Cette stratégie lui permet une récupération complète et une préparation optimale pour les routes espagnoles.
Egan Bernal, septième du Giro et en nette progression depuis son terrible accident, a également choisi de tourner le dos au Tour de France pour se concentrer sur la Vuelta. Le Colombien, qui retrouve peu à peu son niveau d’antan, espère jouer la victoire finale sur les routes espagnoles où les profils montagneux devraient mieux lui convenir après cette phase de reconstruction.
Derek Gee, quatrième du Giro dans une performance remarquée, envisage aussi la Vuelta, mais sans certitude absolue de viser le classement général. Le Canadien reconnaît ouvertement la difficulté énorme d’enchaîner deux Grands Tours dans la même saison, surtout à son niveau d’exigence actuel.
Répartition des objectifs par coureur
Coureurs visant le Tour de France :
- Simon Yates : Stage en altitude à Tignes, travail intensif endurance
- Wout Van Aert : Stage altitude + Championnat de Belgique le 29 juin
- Primoz Roglic : Préparation conditionnelle, soutien à Vingegaard
- Richard Carapaz : Préparation classique intensive
Coureurs privilégiant la Vuelta a España :
- Mads Pedersen : Récupération totale, préparation spécifique Vuelta
- Egan Bernal : Récupération longue, objectif victoire finale Vuelta
- Derek Gee : Récupération, participation Vuelta incertaine
Les enjeux de cette période charnière
La question principale interroge la gestion de la période charnière entre deux des plus grands événements du cyclisme mondial. Le Giro d’Italia, course de trois semaines totalisant plus de 3 400 km avec de nombreuses étapes de montagne et des efforts intenses, laisse les coureurs dans un état de fatigue considérable. Le défi consiste à récupérer optimalement tout en maintenant un niveau de forme suffisant pour être compétitif sur le Tour de France, qui débute à peine un mois plus tard.
Cette période revêt plusieurs dimensions essentielles : gestion de la récupération physique et mentale, choix stratégiques du calendrier selon les objectifs de saison, mise en place de stratégies d’entraînement spécifiques, et gestion de la pression médiatique considérable qui entoure les potentiels candidats au doublé Giro-Tour.
Stratégies d’entraînement et de préparation
La période intermédiaire implique des choix stratégiques cruciaux. Les stages en altitude, comme celui de Tignes privilégié par plusieurs coureurs, permettent de maintenir et développer les capacités aérobies tout en bénéficiant d’un environnement propice à la récupération active. La participation à des courses nationales, comme les championnats, offre l’opportunité de retrouver le rythme de compétition sans l’intensité d’un Grand Tour.
Certains coureurs optent pour une récupération totale, considérant que l’enchaînement de deux Grands Tours représente un risque trop important pour leur condition physique et leurs objectifs à long terme. Cette approche permet une préparation optimale pour la Vuelta a España, souvent considérée comme plus accessible après une saison déjà bien remplie.
L’impact médiatique et les attentes
Les coureurs ayant brillé sur le Giro font l’objet d’une attention médiatique considérable concernant leur participation au Tour de France. Leur programme post-Giro est scruté, analysé et commenté par les spécialistes et les fans. Cette pression s’ajoute aux exigences purement sportives et influence parfois les décisions des coureurs et de leurs équipes.
Le doublé Giro-Tour reste l’un des défis les plus prestigieux du cyclisme moderne, tenté par peu de coureurs et réussi par encore moins. Cette rareté explique en partie l’engouement médiatique autour des choix de programme des stars du Giro.
Conclusion
Le passage du Giro au Tour de France constitue un moment clé de la saison cycliste internationale. Il révèle la capacité des meilleurs coureurs à enchaîner deux Grands Tours, à gérer intelligemment leur récupération, et à faire des choix stratégiques cruciaux pour optimiser leurs chances de succès.
Cette période met également en lumière la polyvalence, la résilience et le professionnalisme requis au plus haut niveau du cyclisme moderne. Que ce soit pour tenter le prestigieux doublé ou pour se préserver en vue d’autres objectifs, chaque choix révèle une philosophie de course et une approche stratégique différente de la saison cycliste.
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