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J’ai roulé le Yeti LTe pendant trois jours dans le sud-ouest de la France. 120 kilomètres, 3 000 mètres de dénivelé cumulé, des descentes raides, des racines exposées, des portions techniques qui font trembler les avant-bras. Ce VTT électrique haut de gamme, équipé du moteur Bosch Performance Line CX Gen 5 et d’une batterie 800 Wh, promettait l’excellence. Résultat : une machine impressionnante, mais réservée à ceux qui savent vraiment pousser.
Voici mon retour sans filtre sur ce qui fonctionne, ce qui déçoit, et pour qui ce vélo devient indispensable.
🔥 Quand le carbone rencontre la puissance brute
Le premier contact avec le Yeti LTe T3 version prototype impressionne immédiatement. Cadre carbone impeccable, ligne sportive assumée, coloris « Manjo » orangé-mangue qui ne passe pas inaperçu. Le silence frappe : aucun bruit parasite, câblage intégré propre, suspension discrète mais omniprésente.
Le moteur Bosch Performance Line CX Gen 5 développe une puissance rassurante. La batterie de 800 Wh promet une autonomie confortable. Le poids annoncé : 23,3 kg pour la taille L testée. C’est lourd, mais cohérent pour un e-MTB de ce calibre.
La finition carbone renforcée avec fibre Vectran confirme le positionnement premium. Chaque détail suinte la haute gamme : fourche FOX 38 Factory, amortisseur X2, composants qui inspirent confiance avant même de les tester.
⛰️ Montées : la machine grimpe sans effort apparent
Dès les premières minutes, la géométrie se révèle familière mais adaptée. Angle de direction à 64°, angle de selle à 78°, reach long. Sur la montée vers le point haut, le vélo grimpe « grâce à lui », sans effet camion. Le moteur pousse fort, mais progressivement. Aucune sensation de coup de boost brutal.
J’ai maintenu un niveau d’assistance élevé pendant 45 minutes. Résultat : il me restait encore 30 à 40% de batterie. L’autonomie annoncée de 5 000 mètres de dénivelé équivalent semble crédible, même en usage intensif.
La suspension arrière Sixfinity fait le job. Au pédalage fort, elle reste ferme mais active, sans bobbing excessif. Le passage racines et plaques m’a surpris par sa stabilité. Aucun décrochage, aucune perte d’adhérence. Le vélo reste planté, même quand ça secoue.
🚀 Descentes : là où le Yeti explose tout
Passée la montée, place à la descente raide. C’était là que j’attendais la machine au tournant. Verdict : impressionnante. Le cadre carbone renforcé, la fourche FOX 38 Factory, l’amortisseur X2 donnent une confiance immédiate.
Dans les virages rapides, je me suis senti à l’aise à haute vitesse. Le vélo reste stable, ne part pas dans des réactions intempestives. L’arrière reste bien planté, même sur les compressions brutales. Les composants premium encaissent sans broncher.
Seul bémol : sur les portions ultra-raides ou très cassantes, j’ai souhaité un peu plus de « front end » (avant légèrement plus haut) pour être encore plus en contrôle. Mais c’est davantage lié à mon style de pilotage qu’à un défaut de la machine. D’autres testeurs ont fait la même remarque.
💰 Un tarif qui fait réfléchir sérieusement
Le Yeti LTe n’est pas accessible. Version entrée C2 : 9 900 euros. Version T3/T4 testée : entre 12 000 et 12 900 euros. C’est le prix d’une petite voiture d’occasion.
Pour ce tarif, vous obtenez le meilleur équipement disponible : moteur Bosch Gen 5, batterie 800 Wh, composants FOX Factory, cadre carbone renforcé Vectran. Mais il faut accepter que l’entretien coûtera également cher. Pièces premium, révisions spécifiques, composants haut de gamme à remplacer en cas d’usure.
La vraie question : avez-vous le niveau et le terrain pour justifier cet investissement ? Si vos sorties se limitent à des balades tranquilles en forêt, ce vélo sera largement sous-exploité.
🎯 Pour qui ce vélo devient indispensable
Le Yeti LTe s’adresse aux riders engagés. Ceux qui roulent régulièrement sur du terrain technique, qui aiment les descentes rapides, qui cherchent un e-MTB « serious business ». Pour eux, ce vélo représente un upgrade massif.
Si vous roulez souvent sur des sentiers engagés, si vous cherchez la stabilité à haute vitesse, si vous voulez un vélo qui encaisse tout sans broncher, le Yeti LTe coche toutes les cases.
En revanche, si vos sorties restent plutôt balade dominicale, chemin tranquille, week-end détente avec les copains, cette machine apparaîtra « too much ». Le poids de 23 kg se fait sentir sur les terrains lents. La puissance reste sous-exploitée. Le tarif devient difficile à justifier.
⚙️ Les compromis à accepter avant d’acheter
- Autonomie surcalibrée : 800 Wh excellents pour usage intensif, mais sous-exploités en balade tranquille
- Poids conséquent : 23 kg+ se font sentir sur terrain lent, relances plus exigeantes
- Polyvalence limitée : excelle en descente technique et terrain engagé, mais moins vif sur cross-country léger
- Budget entretien récurrent : révisions régulières, pièces d’usure premium, expertise spécifique nécessaire
🏁 Une machine de rêve pour les riders exigeants
Le Yeti LTe combine puissance, contrôle, composants haut de gamme et pilotage exigeant. Si vous avez déjà un bon niveau, que vous aimez pousser, que le terrain s’y prête : ce vélo vous fera kiffer.
La finition carbone, la stabilité en descente, l’autonomie de 800 Wh, les composants FOX Factory : tout respire l’excellence. Mais cette excellence a un prix, et elle exige un niveau de pilotage à la hauteur.
Note générale : 9/10. Budget important, mais l’expérience dépasse la moyenne. Oui, vous pouvez rouler sur route ou chemins tranquilles, mais vous ne profiterez pas de 100% de son potentiel. Ce vélo s’adresse aux riders qui veulent repousser leurs limites, pas aux promeneurs du dimanche.
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A en croire la presse spécialisée, le moteur Bosch CX est le meilleur de tous, puissant , facile, désormais avec un couple de 100 n/m , une bête qui monte aux arbres !!! Il se trouve que je viens de m’offrir cette bête, sur un Cube Katmandou 800 . Pour une pratique tranquille routière et chemins. Hors , la surprise, c’est de constater que ce modèle est très très très difficile à entraîner même en légère montée et par fort vent de face…Il faut toujours appuyer très fort sur les pédales et maintenir une cadence très élevée pour avoir, puis , garder de l’assistance , qui vous abandonne sitôt que vous relâchez la pression et la cadence , que vous ne pouvez maintenir au delà de 10 à 20 m !!! Une horreur ! Le vendeur bien sûr qui a bien encaissé son chèque, dit qu’il ne peut rien y faire …et me voilà avec un vae , tout neuf, qui semble toujours être freiné par quelque chose, irréparable et invendable ! Qu’en penses les spécialistes ? svp Merci.