Le jour où j’ai compris pourquoi 65 QOM par étape font la différence (cyclisme féminin 2024)

Le cyclisme féminin a franchi un nouveau cap en 2024, avec des performances exceptionnelles et une visibilité accrue. Du Tour de France Femmes avec Zwift aux initiatives locales, les femmes s’imposent dans le peloton et sur les routes. Cette progression marquante témoigne d’une évolution des mentalités et des structures, ouvrant la voie à un avenir prometteur pour le cyclisme féminin.

Le Tour de France Femmes 2024 : un tournant historique

L’édition 2024 du Tour de France Femmes avec Zwift a marqué les esprits, tant par son parcours exigeant que par l’engouement du public. Sur 949,7 km répartis en 8 étapes, les coureuses ont livré un spectacle intense, à l’image de la victoire de Katarzyna Niewiadoma (Canyon-SRAM Racing). Cette édition a vu pas moins de 519 segments couronnés de nouveaux titres QOM (Queen of the Mountain) sur Strava, soit une moyenne impressionnante de 65 nouveaux QOM par étape.

Marion Rousse, directrice de la course, s’est réjouie de ce succès :

« On a encore franchi un cap. C’est la première année où il y a autant de monde au bord des routes et c’est un super indicateur dès la troisième édition, alors que nous n’avons pas couru sur les dates habituelles. »

Cette affluence record témoigne de l’intérêt grandissant du public pour le cyclisme féminin.

Les championnes qui font briller le cyclisme féminin

L’année 2024 a vu l’émergence et la confirmation de talents féminins exceptionnels. Lorena Wiebes est entrée dans l’histoire en devenant la première double championne d’Europe de cyclisme sur route. Sur le plan national, Juliette Labous a brillamment remporté le Championnat de France, confirmant son statut de leader du cyclisme français.

Ces performances s’inscrivent dans une dynamique positive, comme le souligne le rapport Strava 2023, qui révèle une explosion du cyclisme en France, notamment grâce aux femmes.

Les défis structurels du cyclisme féminin

Malgré ces avancées, des défis persistent. La meilleure équipe féminine, SD Worx-Protime, ne compte que 16 coureuses, contre 28 pour les équipes masculines de pointe. Cette disparité soulève des questions sur la durabilité et la compétitivité des courses féminines.

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Un directeur d’équipe World Tour a déclaré :

« Les femmes sont capables de faire trois semaines, mais pas les structures des équipes. »

Cette réflexion met en lumière la nécessité d’adapter les structures du cyclisme professionnel aux spécificités du peloton féminin.

L’impact de la médiatisation sur la pratique féminine

La visibilité accrue du cyclisme féminin joue un rôle crucial dans son développement. Une étude de Krys révèle que 56% des femmes estiment qu’une meilleure médiatisation pourrait augmenter significativement le nombre de pratiquantes. L’Étape du Tour de France et le Tour de France Femmes avec Zwift contribuent largement à cette médiatisation.

Cette évolution rappelle celle du marathon féminin, où des pionnières comme Katrin Switzer ont ouvert la voie :

« Après 5 ans d’entraînement, elle établira son record personnel à 2h40. »

Tout comme le marathon, le cyclisme féminin est en train de prouver sa légitimité et son attrait.

Les initiatives pour développer le cyclisme féminin

L’UCI (Union Cycliste Internationale) a annoncé la création de la division UCI Pro Teams pour 2025, visant à améliorer la structure de la compétition féminine. Cette initiative devrait contribuer à renforcer le niveau global du peloton et à offrir plus d’opportunités aux coureuses.

Au niveau amateur, des initiatives comme les clubs de vélo pour seniors montrent que le cyclisme peut être inclusif à tous les âges, inspirant potentiellement une nouvelle génération de cyclistes féminines.

L’avenir du cyclisme féminin : perspectives et défis

L’avenir du cyclisme féminin s’annonce prometteur, mais des défis persistent. La progression observée en 2024 doit se poursuivre pour atteindre une véritable parité dans le sport. Les points clés pour l’avenir sont :

  • Renforcer les structures des équipes féminines
  • Augmenter la couverture médiatique des événements féminins
  • Développer des programmes de détection et de formation spécifiques
  • Encourager la pratique amateur, notamment chez les jeunes filles
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Conclusion : un vent de changement souffle sur le cyclisme

La progression marquante du cyclisme féminin en 2024 est comparable à un vent favorable qui pousse le peloton vers de nouveaux horizons. Comme un échappé qui creuse l’écart tour après tour, les femmes cyclistes gagnent en visibilité et en reconnaissance. Cette évolution positive laisse présager un avenir où le cyclisme féminin pourrait atteindre le même niveau de popularité et de respect que son homologue masculin.

L’engouement croissant pour des événements comme la découverte de la Corse à vélo gravel montre que le cyclisme, dans toutes ses formes, attire de plus en plus de pratiquants, hommes et femmes confondus. Le cyclisme féminin est sur la bonne voie, et 2024 pourrait bien être l’année où il a vraiment changé de braquet.

Thibault
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