On a testé le nouveau vélo électrique Gaya : un biplace si fluide qu’on oublie de pédaler

J’ai enfourché le nouveau Gaya électrique pour une journée complète d’essai. Ce biplace compact promet confort, résistance et design soigné. Après 40 kilomètres sur routes variées, chemins cabossés et côtes piquantes, je peux vous dire si ce vélo cargo tient ses promesses.

Spoiler : il y a du bon, et quelques compromis à accepter. Voici mon retour sans filtre.

Premier contact : un biplace qui ne fait pas joujou

Le Gaya électrique impressionne dès le premier coup d’œil. Cadre bas accessible, ligne épurée, finitions impeccables. Rien à voir avec les cargos utilitaires disgracieux qu’on croise en ville. Ce modèle reste fidèle à l’ADN de la marque : du design qui assume son look moderne.

Mais c’est en grimpant dessus que la vraie surprise arrive. La selle est large, moelleuse, presque trop confortable pour un vélo de ce gabarit. Les pédales antidérapantes inspirent confiance. La position de conduite reste droite, idéale pour les trajets urbains. Pas de sensation de lourdeur excessive, malgré les 30 kilos annoncés.

Le moteur de 50 Nm logé dans le moyeu arrière se réveille dès les premiers coups de pédale. L’assistance démarre avec une légère latence, puis se stabilise. Sur le plat, ça file sans forcer. En montée modérée, le moteur compense bien. Mais dès que la pente s’accentue au-delà de 8-10%, il montre ses limites.

La fourche suspendue change la donne sur routes cassées

Gaya a installé une fourche suspendue de 70 mm de débattement. Sur le papier, c’est un détail. En pratique, ça transforme totalement le confort. J’ai roulé sur des portions de routes défoncées, des pavés mal joints, des chemins gravillonnés. La fourche absorbe les chocs sans mollir.

Contrairement à d’autres suspensions qui ramollissent le pédalage, celle-ci préserve le dynamisme. Aucune sensation d’enfoncement excessif. Le vélo reste vif, réactif, même avec un passager à l’arrière. Les pneus Kenda de 20 pouces complètent le dispositif : larges, adhérents, et étonnamment résistants.

Zéro crevaison après 40 kilomètres sur terrains accidentés. Les flancs épais encaissent les aspérités sans broncher. Pour un biplace électrique qui transporte jusqu’à 180 kg (pilote + passager + bagages), c’est rassurant.

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Freins hydrauliques : mordant exemplaire, sécurité maximale

Les freins à disque hydrauliques constituent le vrai point fort de ce Gaya. Avec l’inertie d’un biplace chargé, freiner devient critique. Ici, le mordant est immédiat. Pas de spongiosité, pas de course morte. Une simple pression suffit à ralentir franchement, même en descente rapide.

J’ai testé plusieurs freinages d’urgence, avec et sans passager. À chaque fois, le vélo s’arrête net sans dérapage ni déséquilibre. La puissance de freinage inspire une vraie confiance, surtout quand on transporte un enfant ou un adulte.

Motorisation 50 Nm : efficace sur le plat, limités en côte

Le moteur délivre 50 Nm de couple. C’est suffisant pour un usage urbain classique : démarrages aux feux, relances fréquentes, côtes légères. Sur le plat, l’assistance se fait oublier. Le vélo avance avec fluidité, sans à-coups.

Problème : dès que la pente dépasse 10%, le moteur peine. Avec un passager de 70 kg à l’arrière, j’ai dû forcer sur les pédales pour maintenir une vitesse correcte. L’assistance reste présente, mais insuffisante pour compenser le poids total.

Caractéristiques moteur :

  • Puissance : 50 Nm de couple
  • Position : moyeu arrière
  • Comportement : léger temps de latence au démarrage, assistance progressive
  • Performance en côte : efficace jusqu’à 8-10%, limite au-delà

Autonomie : 460 Wh ou 700 Wh, quel choix ?

Le Gaya L’Original propose deux batteries. La version standard de 460 Wh offre environ 30 à 37 km d’autonomie réelle, selon le poids transporté et le mode d’assistance. En solo, sur terrain plat, j’ai dépassé les 35 km sans difficulté. Avec un passager et du relief, l’autonomie chute rapidement.

La batterie optionnelle de 700 Wh (+200 euros) double presque le rayon d’action : entre 85 et 94 km selon les conditions. Mais elle pèse plus lourd et nécessite 6 à 7 heures de charge complète, contre 4 à 5 heures pour la 460 Wh.

Comparatif batteries :

  • 460 Wh : 30-37 km d’autonomie, 4-5h de charge, idéale trajets urbains courts
  • 700 Wh : 85-94 km d’autonomie, 6-7h de charge, recommandée trajets longs ou charges lourdes
  • Poids : la 700 Wh alourdit sensiblement le vélo
  • Poignée de transport : améliorée sur les deux modèles
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Détails pratiques qui changent l’usage quotidien

Gaya a travaillé les finitions. Les pédales antidérapantes évitent les glissades par temps humide. La poignée de la batterie facilite les manipulations fréquentes. Le verrouillage a été renforcé, plus rassurant contre le vol.

Mais attention : la connectivité et les fonctions de sécurité avancées passent désormais en option payante. Auparavant incluses, elles alourdissent maintenant la facture finale. Gaya justifie ce choix en laissant les utilisateurs libres d’ajouter uniquement ce dont ils ont besoin.

Mon verdict après 40 kilomètres d’essai

Ce Gaya électrique biplace coche beaucoup de cases : confort exceptionnel grâce à la fourche suspendue, résistance éprouvée des pneus Kenda, freinage hydraulique rassurant, design soigné qui ne fait pas concession à l’esthétique.

Les limites ? Un moteur de 50 Nm juste suffisant pour l’urbain, mais qui montre ses faiblesses en côtes soutenues avec charge. Une autonomie correcte en 460 Wh, mais qui impose la version 700 Wh pour les gros rouleurs. Et des options autrefois incluses qui deviennent payantes.

Pour un biplace électrique urbain, ce Gaya reste une valeur sûre. Il conviendra parfaitement aux familles qui cherchent un cargo pratique, confortable et esthétique, sans viser les performances extrêmes. Mais si vous habitez une ville vallonnée ou transportez régulièrement des charges lourdes, prévoyez la batterie 700 Wh et acceptez les limites du moteur en forte pente.

Thibault
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