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À 21 ans, Paul Magnier vient d’entrer dans l’histoire du cyclisme français. Seize victoires en 2025, un record qu’aucun Français n’avait atteint depuis Laurent Jalabert en 1997.
Né au Texas, grandi près de Grenoble, recruté par la Soudal Quick-Step, le sprinteur tricolore explose littéralement cette saison. Entre septembre et octobre, il a gagné onze courses en un mois. Devant Pogačar. Devant Evenepoel. Devant tout le monde. Qui est vraiment ce gamin qui pulvérise les compteurs ?
🚀 Le mois qui a tout changé (septembre-octobre 2025)
Tout a basculé le 14 septembre au Grand Prix de Fourmies. Paul Magnier s’impose, sans faire de bruit. Puis il enchaîne quatre victoires d’affilée au Tour de Slovaquie. Quatre sprints, quatre succès. Le peloton commence à prendre note.
Direction la Croatie : encore deux victoires coup sur coup. Puis le Tour du Guangxi en Chine : deux étapes de plus. En l’espace de 32 jours, Magnier gagne onze courses. Personne dans le peloton mondial ne fait mieux sur cette période.
Les chiffres donnent le vertige : seize victoires en 2025, soit 76% de son total en carrière. À 21 ans, il dépasse Arnaud Démare (14 victoires en 2020), Julian Alaphilippe (12 en 2018 et 2019), Bryan Coquard (13 en 2016). Il ne reste plus que Laurent Jalabert et ses 19 victoires en 1997 devant lui.
Pour comparer : à 21 ans, Arnaud Démare avait gagné 6 fois. Paul Magnier en est à 21 victoires. La progression est fulgurante.
💪 Un gabarit de puncheur, un cerveau de stratège
Paul Magnier mesure 1,87 mètre pour 70 kilos. Un physique de puncheur plus que de pur sprinteur. Et c’est exactement ce qui rend son profil unique. Il ne gagne pas en explosant en ligne droite. Il gagne en anticipant, en se glissant, en lisant la course deux virages avant les autres.
Son coach chez Soudal Quick-Step, Frederik Broché, ne s’y trompe pas : « Je pense qu’il ne sera pas vraiment un sprinteur. Il est un peu comme Tom Boonen. Il va très vite, peut battre les meilleurs sprinteurs, mais il est pour les classiques avec des petites bosses. »
Tom Boonen. Le nom qui fait rêver tous les directeurs sportifs belges. Quatre Paris-Roubaix, trois Tour des Flandres. Si Magnier suit ne serait-ce qu’une partie de cette trajectoire, le cyclisme français tient son nouveau monument.
Ce qui frappe chez lui :
- Polyvalence : il gagne sur du plat, sur des finales en côte, sur des circuits techniques
- Intelligence de course : jamais piégé, toujours bien placé dans les finales
- Constance : sept victoires en huit courses disputées entre mi-septembre et début octobre
- Fraîcheur mentale : il prend du plaisir, fait du VTT pour décompresser
🇧🇪 L’école Soudal Quick-Step qui forge les champions
En 2023, Paul Magnier débarque chez Trinity Racing. Il gagne, mais sur des courses de second plan. En 2024, la Soudal Quick-Step le recrute. Tout change.
L’équipe belge, référence mondiale du sprint et des classiques, lui offre l’encadrement parfait. Sa première victoire WorldTour arrive au Tour de Pologne en 2024. Puis l’Elfstedenronde en juin 2025, où il devient le premier Français à gagner la course et son plus jeune vainqueur de l’histoire. Il bat Jasper Philipsen au sprint.
En 2025, il découvre l’Omloop Het Nieuwsblad, première classique flamdrienne de la saison. Deuxième place. À 21 ans, sur sa première classique pavée majeure, il termine sur le podium. Impressionnant.
Son équipe le protège intelligemment. Pas de surcharge de courses, du temps pour faire du VTT, de l’espace pour garder le plaisir intact. La leçon des carrières brûlées trop vite a été retenue.
🎯 2026 : les classiques dans le viseur
Paul Magnier ne cache pas ses ambitions. Il veut devenir champion du monde un jour. Il rêve du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix. Les classiques pavées, son terrain de jeu futur.
En 2026, Soudal Quick-Step lui confiera de plus grandes responsabilités. Le calendrier inclura les classiques flandriennes du printemps. Pas pour gagner tout de suite. Mais pour apprendre, comprendre, progresser.
Le profil qu’il dessine rappelle effectivement Boonen : capable de sprinter avec les meilleurs, mais surtout capable de faire la différence sur les finales exigeantes, les petites bosses, les circuits techniques. Un coureur de classiques moderne, polyvalent, redoutable.
🇫🇷 L’héritier qui arrive au moment parfait
Depuis des années, le cyclisme français cherche son grand sprinteur. Arnaud Démare a porté ce rôle pendant une décennie. Mais Démare vient de prendre sa retraite. Nacer Bouhanni est parti. Bryan Coquard n’a plus le même niveau.
Paul Magnier arrive au moment parfait. À 21 ans, il incarne déjà la relève. Pas seulement un sprinteur rapide. Un coureur complet, capable de briller sur plusieurs terrains, avec une mentalité gagnante et une progression fulgurante.
Les comparaisons avec Laurent Jalabert reviennent souvent. Jaja aussi était polyvalent, capable de sprinter et de gagner en solitaire. Si Magnier suit cette voie, le cyclisme français tient son nouveau leader pour la décennie à venir.
💬 Une machine qui garde son âme
« Je n’aurais jamais imaginé remporter seize victoires cette année », avouait-il après sa douzième victoire en Croatie. Cette humilité, malgré l’explosion de résultats, dit beaucoup sur le personnage.
Paul Magnier ne cherche pas les projecteurs. Il gagne, simplement. Il travaille, constamment. Il progresse, rapidement. Et surtout, il garde le plaisir intact. C’est peut-être ça, son plus grand atout : à 21 ans, il vit encore le vélo comme un jeu.
Le cyclisme français a trouvé sa nouvelle pépite. Une machine à gagner qui pulvérise les records, impressionne les légendes, et ne fait que commencer. Seize victoires à 21 ans, c’est déjà exceptionnel. Mais ce n’est que le début.










Il est plus fort que Jalabert dans la mesure où il est brut jeune<<propre » et bien conseillé.