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Bernard Hinault, surnommé « Le Blaireau », a révolutionné l’entraînement cycliste dans les années 80. Avec une préparation hivernale rigoureuse, un volume d’entraînement colossal de 40 000 km par an et des méthodes novatrices, il a forgé une carrière légendaire. Son approche, mêlant endurance, intensité et mental d’acier, reste une source d’inspiration pour les cyclistes modernes, malgré l’évolution des technologies d’entraînement.
Le secret de la bête bretonne : une préparation hivernale sans concession
Pour Bernard Hinault, l’hiver n’était pas synonyme de repos. Au contraire, c’était le moment crucial où se construisaient les victoires de l’été. « La préparation hivernale représente plus de cinquante pour cent des victoires acquises durant la saison », affirmait-il. Cette période était consacrée à accumuler les kilomètres, parfois dans des conditions difficiles, pour bâtir une endurance à toute épreuve.
Le champion breton n’hésitait pas à s’entraîner par tous les temps, qu’il pleuve, vente ou neige. Cette rigueur lui permettait de développer une résistance mentale et physique hors du commun. Comme il le disait si bien : « C’est l’hiver que l’on forge les succès de l’été. La préparation, c’est un peu le moment où l’on sème et les premières places, c’est la récolte. »
40 000 km par an : quand le volume fait la différence
L’un des aspects les plus impressionnants de l’entraînement de Hinault était le volume kilométrique qu’il parcourait chaque année. Avec environ 40 000 km au compteur, combinant entraînements et compétitions, il repoussait les limites de ce que l’on croyait possible pour un cycliste professionnel.
Cette approche « volume » lui permettait de développer une endurance exceptionnelle, comparable à celle d’un moteur diesel bien rodé. Cela explique en partie sa capacité à enchaîner les grands tours et les classiques avec une régularité déconcertante. Comme le soulignait Jeff Bernard : « Il s’entraîne deux fois plus que les jeunes d’aujourd’hui. »
Le « moral de tueur » : la dimension mentale du Blaireau
Au-delà de sa préparation physique, Hinault était réputé pour son « moral de tueur ». Cette mentalité lui permettait de repousser ses limites et de surmonter la douleur lors des moments critiques en course. C’est ce qui faisait de lui un champion hors norme, capable de performances surhumaines comme lors de Liège-Bastogne-Liège 1980, courue dans des conditions apocalyptiques.
Cette force mentale, Hinault la cultivait à l’entraînement. Chaque sortie était une opportunité de se dépasser, de « serrer les dents » comme il aimait à le dire. Cette approche lui a permis d’atteindre 95% de ses objectifs sur 12 ans de carrière, une statistique qui en dit long sur sa détermination.
L’approche scientifique avant l’heure
Bien avant l’ère des capteurs de puissance et des entraîneurs connectés, Bernard Hinault avait une approche quasi-scientifique de son entraînement. Avec l’aide de Jean Stablinski, il a développé des méthodes d’entraînement adaptatives et spécifiques, bien en avance sur son temps.
L’adoption d’un régime scandinave et la pratique de footings pour améliorer sa condition physique témoignent de cette volonté d’optimiser chaque aspect de sa préparation. Cette approche holistique lui a permis de maintenir un niveau de performance élevé tout au long de sa carrière.
La machine physiologique Hinault
Les capacités physiologiques de Hinault étaient tout simplement ahurissantes. Avec une VO2 max oscillant entre 92 et 94 ml/min/kg, il était une véritable machine à consommer de l’oxygène. Pour mettre cela en perspective, Hinault déclarait : « Il paraît qu’aux Jeux de Sydney, 99,9 % des athlètes avaient une VO2 max de 86. Moi, c’est en hiver que j’étais à 86. »
Son cœur était également hors norme, capable de passer de 34 pulsations par minute au repos à 198 lors d’un sprint, pour redescendre à 60 en seulement six minutes. Ces caractéristiques physiologiques exceptionnelles, couplées à son entraînement rigoureux, faisaient de lui un athlète d’exception.
L’héritage Hinault : quelles leçons pour le cyclisme moderne ?
Bien que les méthodes d’entraînement aient considérablement évolué depuis l’époque de Hinault, avec l’avènement des nouvelles technologies, les principes fondamentaux de sa préparation restent pertinents. Voici les leçons clés à retenir :
- L’importance d’une préparation hivernale solide
- La valeur du volume d’entraînement pour bâtir l’endurance
- Le développement d’un mental à toute épreuve
- L’adaptabilité et la spécificité dans l’entraînement
Ces principes, appliqués avec les outils modernes de suivi de performance, peuvent encore aujourd’hui faire la différence entre un bon coureur et un champion.
Controverse et débats : l’ombre du dopage
Malgré ses performances exceptionnelles, la carrière de Hinault n’a pas été exempte de controverses. Des rumeurs de dopage ont circulé, notamment concernant son taux d’hématocrite naturellement élevé. Jeff Bernard rapportait : « Il fabriquait naturellement une grande quantité d’EPO, au point que son taux hématocrite naturel était bien supérieur à 50 %. »
Ces affirmations, bien que jamais prouvées, ont alimenté des débats sur l’éthique dans le sport et les limites du corps humain. Elles soulignent la complexité de l’héritage de Hinault, à la fois source d’inspiration et de questionnement pour les générations futures de cyclistes.
Conclusion : l’héritage d’un champion hors norme
L’approche de Bernard Hinault en matière d’entraînement reste une source d’inspiration pour les cyclistes modernes. Sa rigueur, son volume d’entraînement et sa force mentale ont défini une ère du cyclisme. Bien que les méthodes aient évolué, avec notamment une attention accrue portée à la prévention des blessures, les principes fondamentaux établis par Hinault demeurent pertinents.
L’héritage du « Blaireau » nous rappelle que, au-delà de la technologie et des données, le cyclisme reste un sport où la volonté, la discipline et la capacité à repousser ses limites font la différence. Comme Hinault l’a prouvé tout au long de sa carrière, c’est dans la forge de l’entraînement que se façonnent les champions.
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Ce mec etait un champion
HORS PAIR,
J’ÉTAIS FAN
JE LE SUIS ENCORE
MERCI
À VOUS BERNARD
Le seul des grands champions à ne pas avoir pris de poids après sa carrière. A méditer pour la plupart des autres vainqueurs du tour de France…
Je ne sais pas d’où vous sortez vos sources. D’après tous ses copains de l’époque hinault n’étais vraiment pas motivé par l’entraînement hivernal. Il arrivait aux stages de janvier hors de forme et avec des kilo en trop. Il s’en foutait car il savait très bien qu’avec ses capacités physiques un mois d’entraînement intensif avant ses objectifs et il était imbattable. Alors s’il est vrai qu’hinault avait un moteur exceptionnellement et une volonté de vaincre(uniquement quand il avait dessidé) faramineuse il n’était vraiment pas le gars le plus motivé à l,entraînement
Moi je m’entraîne avec une stomie et sous chimio et pour le mental rien de tel que l’exemple du grand Bernard Hinault bonne route à tous