Tour de France 2025 : pourquoi l’étape du Mont Ventoux pourrait tourner au drame

Le 22 juillet 2025, les coureurs du Tour de France vont vivre un cauchemar éveillé. L’étape 16 Montpellier-Mont Ventoux s’annonce comme la plus dangereuse de l’histoire moderne du cyclisme.

Avec des températures prévues 60% supérieures aux normales, cette ascension légendaire pourrait se transformer en piège mortel. Les équipes tremblent déjà.

L’étape de tous les dangers.

Des chiffres qui font froid dans le dos

L’étape Montpellier-Mont Ventoux présente un profil terrifiant : 172 kilomètres avec 2950 mètres de dénivelé. Mais c’est la météo qui inquiète le plus.

Dans la plaine montpelliéraine, les thermomètres pourraient exploser à 40°C contre 27°C habituellement. Au pied du Ventoux à Bédoin, 37°C sont attendus au lieu de 25°C.

Le piège se referme à mi-pente, au Chalet Reynard, où les roches calcaires amplifient la réverbération. Les températures culminent entre 30 et 32°C dans cette zone sans ombre.

« L’absence totale de végétation sur les derniers kilomètres supprime toute possibilité d’abri naturel », expliquent les experts météo.

L’ascension finale depuis Bédoin s’étend sur 15,7 kilomètres à 8,7% de moyenne, avec des passages à 12,5%. Un enfer à 40°C.

L’ombre de Tom Simpson plane toujours

Le 13 juillet 1967, le cycliste britannique Tom Simpson mourait d’hyperthermie sur ces mêmes pentes. Les conditions étaient similaires : 35°C à l’ombre et interdiction de ravitaillement.

Simpson, déjà affaibli par une gastro-entérite, s’effondrait à 3 kilomètres du sommet. Il décédait d’un collapsus cardiaque à l’hôpital d’Avignon.

L’autopsie révélait la présence d’amphétamines qui l’avaient empêché de percevoir les signaux d’alarme. Sa dernière phrase résonne encore : « Remettez-moi sur mon vélo. »

Cette tragédie avait révolutionné la sécurité cycliste. Mais 58 ans plus tard, le Ventoux reste un tueur.

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Quand le corps lâche sous la chaleur

Lorsque la température corporelle dépasse 39°C, le corps entre en mode survie. Les cyclistes perdent jusqu’à 15 litres de liquide par étape lors de fortes chaleurs.

L’hyperthermie maligne d’effort représente une urgence absolue : étourdissements, nausées, transpiration anormale. Sans intervention immédiate, c’est la mort.

L’arsenal anti-canicule des équipes modernes

Heureusement, le peloton 2025 dispose d’armes sophistiquées. Les gilets de refroidissement maintiennent une température corporelle réduite de 4 à 5°C pendant 6 heures.

L’équipe Lidl-Trek a développé des gilets révolutionnaires avec inserts bio-sourcés. Tous les coureurs en portent désormais sur les étapes de chaleur.

Les équipes consomment jusqu’à 150 bidons par étape, maintenus entre 4 et 8°C. Les soigneurs appliquent des poches de glace sur la nuque des coureurs.

« Nous avons appris de la tragédie Simpson. Aujourd’hui, la sécurité prime sur la performance », confie un directeur sportif.

Protocoles d’urgence 2025 renforcés

Pour cette édition, les organisateurs ont pris des mesures exceptionnelles. Le ravitaillement est autorisé dès le kilomètre 0 au lieu de 25.

Des motos « fraîcheur » circulent dans le peloton pour distribuer de l’eau glacée. Les délais sont prolongés de 20%.

Si les températures dépassent 40°C dans la plaine ou 35°C en montagne, l’étape peut être écourtée ou annulée.

Les équipes médicales disposent de bains de glace mobiles et de matériel de réanimation spécialisé.

Le cyclisme face à son avenir climatique

André Bancala, coordinateur logistique du Tour, a documenté une hausse de 1,7°C des températures sur 24 éditions. Une évolution qui interroge.

Les prévisions pour 2025 sont alarmantes : 60% de probabilité de conditions plus chaudes que les normales. Dans un scénario à +4°C d’ici 2100, 40°C pourrait devenir annuel.

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Le Mont Ventoux 2025 cristallise cette tension entre tradition et survie. Le cyclisme doit absolument réinventer ses codes face aux défis climatiques.

Entre spectacle et sécurité, le peloton navigue désormais en eaux troubles. Le Géant de Provence n’a jamais été aussi redoutable.

Thibault
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