Le mythe du vent favorable en cyclisme : une récente étude bouleverse toutes les stratégies d’Everesting…

Une récente étude menée par le physicien Martin Bier remet en question l’impact du vent sur les performances cyclistes lors des défis d’Everesting.

Contrairement aux idées reçues, le vent arrière n’offrirait qu’un avantage négligeable aux cyclistes en montée.

Cette découverte soulève des questions sur l’optimisation des performances et l’importance des facteurs environnementaux dans le cyclisme de haut niveau.

L’effet surprenant du vent sur la vitesse des cyclistes

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le vent arrière n’a qu’un impact limité sur la vitesse des cyclistes en montée. Martin Bier explique :

« Naïvement, on pourrait penser qu’un vent arrière fort peut compenser une pente ascendante. Vous montez alors la colline comme si c’était une route plate, et à la descente, le vent de face et la pente descendante s’équilibrent pour donner à nouveau l’impression d’une route plate. Mais cela ne fonctionne pas – le carré dont j’ai parlé plus tôt fait des ravages. »

En effet, la résistance de l’air augmente avec le carré de la vitesse. Ainsi, pour doubler sa vitesse, un cycliste doit quadrupler sa force, ce qui est extrêmement difficile à réaliser en pratique, surtout sur une longue durée comme lors d’un défi d’Everesting.

L’Everesting : un défi où le vent compte peu

L’Everesting consiste à gravir et descendre une même colline jusqu’à atteindre le dénivelé équivalent au mont Everest (8848m).

Récemment, un record d’Everesting a été établi avec un vent arrière de 20 km/h. Cependant, les calculs de Bier montrent que ce vent n’a eu qu’un impact négligeable sur le temps d’ascension.

Bier affirme : « L’effet du vent sur l’ascension est négligeable. La majeure partie du travail en montée consiste à lutter contre la gravité. La descente est rapide et dure moins longtemps, et le vent en descente a un effet considérable. La vitesse en descente est élevée, environ 80 km/h. »

Les vrais facteurs de performance en cyclisme

Si le vent n’est pas le facteur déterminant, quels sont les éléments qui influencent réellement la performance cycliste ? Selon Bier, la réponse est simple mais exigeante :

« Il n’y a pas de petits trucs faciles. Si vous voulez améliorer votre temps d’Everesting, vous devez perdre du poids et générer plus de watts. C’est ce qui compte ; il n’y a pas d’autre moyen. »

Cette affirmation souligne l’importance de l’entraînement physique et de la préparation, que ce soit pour l’Everesting ou pour des compétitions comme le championnat de France de gravel.

Lire aussi :  Voici comment changer une chambre à air (+ astuces de pro) : le stop sur le bord de route, c'est fini !

Implications pour les différents types de cyclistes

Ces découvertes ont des implications importantes pour tous les cyclistes :

  • Cyclistes amateurs : Concentrez-vous sur l’amélioration de votre condition physique plutôt que sur les conditions météorologiques.
  • Cyclistes professionnels : Optimisez vos stratégies d’entraînement en vous focalisant sur la puissance et le poids.
  • Cyclistes urbains : Comprenez que votre effort personnel est plus important que le vent pour vos déplacements quotidiens.

L’efficacité unique du cyclisme

Bier souligne également l’efficacité particulière du cyclisme par rapport à d’autres sports d’endurance :

« Le cyclisme est plus facile à comprendre que la course à pied. En course à pied, le mouvement des jambes est répétitivement accéléré et ralenti, et le centre de gravité du coureur bouge de haut en bas. Le cyclisme utilise le ‘roulage’, qui est beaucoup plus fluide et rapide, et plus efficace ; tout le travail se fait contre la gravité et la friction. »

Cette efficacité explique pourquoi le cyclisme est particulièrement adapté aux efforts de longue durée, que ce soit sur un vélo de route ou sur du gravier.

L’avenir de la performance cycliste

Les conclusions de cette étude pourraient influencer l’approche des cyclistes et des entraîneurs dans les années à venir. Au lieu de se focaliser sur les conditions météorologiques, l’accent pourrait être mis davantage sur l’optimisation de la puissance et du poids. Cela pourrait conduire à des changements dans les méthodes d’entraînement et les stratégies de course, même au plus haut niveau, comme pour des champions tels que Mathieu van der Poel.

Conclusion

L’étude de Martin Bier apporte un éclairage nouveau sur les facteurs influençant la performance cycliste. Contrairement aux croyances populaires, le vent, en particulier le vent arrière, n’a qu’un impact minimal sur les performances en montée. Cette découverte souligne l’importance primordiale de la condition physique et de l’entraînement dans le cyclisme.

Lire aussi :  "Votre chaîne peut le payer cher" : WD-40 sur les chaînes de vélo, une pratique controversée qui divise les cyclistes

Pour les cyclistes de tous niveaux, du débutant au professionnel, le message est clair : la clé du succès réside dans l’amélioration de la puissance et l’optimisation du poids, plutôt que dans la recherche de conditions météorologiques favorables. Cette perspective pourrait transformer l’approche du cyclisme, en mettant l’accent sur ce que les athlètes peuvent contrôler directement : leur propre corps et leurs efforts.

Thibault
Notez cet post

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *