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Quel avenir pour Angell ? Après l’annonce par son fondateur, l’entrepreneur Marc Simoncini, de la future liquidation judiciaire de la start-up de vélos électriques connectés, de nombreuses questions se posent sur le devenir de cette ambitieuse aventure française dans la mobilité urbaine. Plongeons dans les causes de cet échec et analysons ses implications pour le marché du vélo électrique connecté.
Que s’est-il passé avec Angell ?
Fondée en 2019 par Marc Simoncini, Angell avait pour ambition de créer un vélo électrique haut de gamme « made in France », souvent comparé à une « Tesla du vélo ». Malgré un design innovant et des fonctionnalités avancées, l’entreprise a rencontré des difficultés majeures :
- En novembre 2024, Angell a dû rappeler environ 5000 vélos de première génération suite à des cas de rupture du cadre.
- Le coût estimé du rappel et des remboursements s’élevait à environ 13 millions d’euros, un montant insurmontable pour les finances de l’entreprise.
- L’entreprise n’a pas réussi à obtenir le soutien de ses partenaires techniques pour résoudre les problèmes de cadre.
Ces difficultés, combinées à un contexte économique défavorable dans le secteur du vélo électrique, ont conduit à l’annonce de la cessation de paiements le 24 janvier 2025.
Pourquoi Angell n’a-t-elle pas réussi à s’imposer sur le marché ?
Plusieurs facteurs expliquent l’échec d’Angell :
Des problèmes de qualité majeurs
Le rappel massif de vélos suite à des risques de rupture du cadre a fortement entamé la confiance des consommateurs et généré des coûts considérables pour l’entreprise. Selon Marc Simoncini, « Ce rappel a été un coup dur pour notre réputation et nos finances. Nous n’avons pas su anticiper ces problèmes de qualité. »
Un positionnement premium difficile à tenir
Avec un prix de vente supérieur à 2600 euros, Angell visait un segment haut de gamme très concurrentiel. Dans un marché en ralentissement, ce positionnement s’est avéré difficile à maintenir.
Les défis de la production « made in France »
L’assemblage des vélos Angell en France par le groupe SEB a généré des coûts de production plus élevés que ceux de concurrents fabriquant en Asie. Comme l’explique Jean Dupont, analyste chez Vélo Magazine : « Le made in France est un atout marketing, mais il implique des surcoûts qui peuvent fragiliser une jeune entreprise face à la concurrence internationale. »
Quel impact cette faillite aura-t-elle sur le marché du vélo électrique connecté ?
La chute d’Angell s’inscrit dans un contexte plus large de difficultés pour les startups du vélo électrique connecté :
- Elle fait écho à la faillite de VanMoof, concurrent néerlandais, en juillet 2023.
- Elle remet en question la viabilité du modèle de vélo électrique ultra-connecté et haut de gamme.
- Elle pourrait entraîner une consolidation du marché, avec une focalisation sur des modèles plus simples et abordables.
Selon une étude récente de l’Union Sport et Cycle, le marché du vélo électrique en France a connu une baisse de 9% en 2024. Cette tendance pourrait s’accentuer avec la disparition d’acteurs innovants comme Angell.
Quelles leçons peut-on tirer de l’échec d’Angell ?
L’expérience d’Angell offre plusieurs enseignements pour l’industrie du vélo électrique :
L’importance cruciale de la qualité
Pour une marque premium, la fiabilité du produit est primordiale. Les problèmes de qualité peuvent avoir des conséquences désastreuses sur la réputation et les finances de l’entreprise.
Les défis de la production locale
Produire en France implique des coûts plus élevés qui doivent être compensés par une valeur ajoutée perçue par le consommateur. Angell n’a peut-être pas suffisamment valorisé cet aspect auprès de sa clientèle.
La nécessité d’un soutien financier solide
Dans un marché concurrentiel et volatile, un soutien financier important est crucial pour surmonter les difficultés inévitables. Malgré des investisseurs de renom comme Bpifrance et CMA-CGM, Angell n’a pas réussi à sécuriser les fonds nécessaires pour traverser la crise.
Quel avenir pour les clients et employés d’Angell ?
La liquidation judiciaire d’Angell soulève des inquiétudes légitimes pour ses 25 employés et ses clients. [Les faillites du vélo électrique en Europe : comment protéger son investissement](https://www.grandestcyclisme.fr/vae-neufs-encheres/) sont devenues une préoccupation majeure pour les consommateurs. Pour les propriétaires de vélos Angell, l’avenir est incertain en termes de support technique et de garantie.
Marc Simoncini a déclaré : « Nous travaillons actuellement avec nos avocats pour trouver la meilleure solution pour nos clients et nos employés. Notre priorité est de minimiser l’impact de cette situation sur eux. »
Le concept de vélo électrique connecté est-il remis en question ?
Bien que l’échec d’Angell soulève des questions, le concept de vélo électrique connecté n’est pas nécessairement remis en cause. Cependant, les futurs acteurs du marché devront tirer les leçons de cette expérience. [Guide d’achat vélo électrique 2025 : les critères clés pour choisir une marque fiable](https://www.grandestcyclisme.fr/guide-ultime-choisir-le-meilleur-velo-electrique-pour-vous/) devient essentiel pour les consommateurs souhaitant investir dans ce type de produit.
Selon Marie Durand, experte en mobilité urbaine : « Le marché du vélo électrique connecté reste prometteur, mais les entreprises devront trouver le juste équilibre entre innovation, fiabilité et prix pour réussir. »
Quel impact sur l’écosystème des startups françaises ?
La faillite d’Angell pourrait avoir un impact sur la confiance des investisseurs dans les startups françaises de la mobilité. Cependant, elle souligne aussi l’importance de modèles économiques solides et d’une gestion rigoureuse de la qualité.
[Made in France : les défis de la production locale de vélos](https://www.grandestcyclisme.fr/velo-made-in-france/) restent un sujet central pour l’industrie cycliste française. L’expérience d’Angell montre que la production locale, bien que séduisante sur le papier, comporte des défis considérables en termes de coûts et de compétitivité.
En conclusion, l’échec d’Angell marque la fin d’une ambition française dans le domaine du vélo électrique connecté haut de gamme. Il servira probablement de cas d’étude pour les futurs entrepreneurs et investisseurs du secteur de la mobilité urbaine. L’avenir du marché du vélo électrique connecté en France dépendra de la capacité des acteurs à tirer les leçons de cette expérience et à proposer des produits alliant innovation, fiabilité et accessibilité.
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Non ce qu’il faut surtout en retenir c’est que ce soit disant génial entrepreneur, il est surtout très bon en com’, il a réussi à fourguer son concept à toute une bande de gogo. Quand on veut acheter un vélo, si c’est un vélo qui est censé être plus ou moins révolutionnaire il vaut mieux que pour la fabrication il y ait derrière une véritable marque de vélo comme Cannondale, giant, etc. Un vélo ça paraît simple mais ça ne s’improvise pas.