col de plane joux

Ce col des Alpes ne culmine qu’à 1691 m… mais il brise les jambes de milliers de cyclistes chaque année

Certains cols des Alpes sont devenus de véritables icônes du cyclisme, évoquant aussitôt chez les amateurs un mélange de respect et d’appréhension.

Pourtant, bien loin d’atteindre les altitudes vertigineuses des plus célèbres sommets alpins, le col de Joux-Plane s’impose régulièrement comme l’un des défis les plus exigeants pour ceux qui osent s’y attaquer.

Qu’est-ce qui rend cette montée si particulière alors même qu’elle n’atteint « que » 1691 mètres ? Plongeons ensemble dans les secrets d’une ascension à la réputation impitoyable.

Une légende forgée par sa difficulté unique

Le col de Joux-Plane a acquis un statut presque mythique auprès des cyclistes grâce à ses caractéristiques techniques redoutables. Si beaucoup se concentrent sur son altitude modeste, ce sont en réalité d’autres aspects qui éprouvent réellement les grimpeurs, débutants comme expérimentés.

Cet accès abrupt, situé entre Samoëns et Morzine en Haute-Savoie, ne ménage jamais ses visiteurs. Dès les premiers coups de pédale, la pente attaque frontalement, sans laisser de répit ni possibilité de réglage progressif de l’effort. Là où d’autres cols offrent quelques portions paisibles pour reprendre son souffle, Joux-Plane impose un effort continu du début à la fin.

  • Distance totale de l’ascension : environ 11,6 kilomètres
  • Dénivelé positif près de 990 mètres
  • Pente moyenne remarquable de 8,5 %, avec de fréquents passages à 9 % – 10 % et des pics frôlant les 11 %

Ce profil si abrupt explique pourquoi nombre de cyclistes considèrent l’ascension du Joux-Plane comme bien plus difficile que des montées pourtant nettement plus hautes. Avec peu voire pas de replats, chaque mètre grimpé demande une concentration maximale.

Un rôle clé au sein du cyclisme professionnel

Si le grand public connaît bien le Ventoux ou l’Alpe d’Huez, les passionnés savent que Joux-Plane est aussi régulièrement utilisé lors des grandes courses. L’histoire du cyclisme moderne regorge d’exemples où ce col fut décisif, particulièrement sur le Tour de France ou dans les épreuves alpines majeures.

Son apparition dans le Tour remonte à la fin des années 1970, et il conserve depuis une image de juge implacable, propice aux moments inattendus. Des étapes restées célèbres, marquées par des défaillances spectaculaires ou des renversements de situation, illustrent à quel point ce site sait épuiser les organismes – même les plus aguerris. Le choix stratégique d’y placer cette ascension en fin d’étape accentue encore sa cruauté, la fatigue ayant déjà commencé son œuvre chez tous les coureurs.

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La chaleur, un adversaire supplémentaire ?

Au-delà du simple paramètre technique, l’aspect météo joue fréquemment un rôle amplificateur. En été, l’exposition quasiment complète pendant plusieurs kilomètres transforme l’effort physique en véritable fournaise. Cette configuration thermique augmente la perte d’énergie et peut surprendre même les cyclistes les mieux préparés.

L’absence d’ombrage durable oblige donc à gérer différemment son hydratation et sa dépense énergétique tout au long de l’ascension. Pour beaucoup, le souvenir d’une montée sous un soleil de plomb fait partie intégrante du mythe et contribue à forger la réputation extrême du col.

Des souvenirs ancrés dans la légende du vélo

Certains moments de course, immortalisés par les médias spécialisés, restent indissociables de ce col. On pense notamment à des coureurs réputés invincibles chancelant lors des derniers kilomètres et offrant ainsi aux outsiders l’occasion de briller. Ces épisodes renforcent la conviction qu’aucun favori n’est jamais à l’abri d’un coup de fatigue sur la route sinueuse menant à Joux-Plane.

Pour les spectateurs et suiveurs passionnés, ces rebondissements imprévus ajoutent autant de piment au mythe entourant cette montée atypique. La dramaturgie sportive qui s’y déroule reste encore aujourd’hui gravée dans la mémoire collective des fans de cyclisme.

Une destination prisée des amateurs en quête de défi

Loin de se limiter aux seuls professionnels, le col attire chaque année des milliers de cyclistes venus vivre leur propre expérience alpine. Beaucoup voient dans cette ascension un passage obligatoire pour tout passionné souhaitant tester ses capacités physiques et mentales face à l’intransigeance du relief alpin.

Le prestige de réussir ce défi place Joux-Plane tout en haut de la fameuse liste d’envies (“bucket list”) des amateurs éclairés. Gravir ce col symbolise non seulement une performance sportive, mais surtout l’intégration à une sorte de confrérie invisible des routiers ayant dompté l’une des pentes les plus raides sur routes françaises.

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Quel versant choisir pour l’ascension ?

Deux options principales permettent d’accéder au sommet, mais toutes deux présentent leurs particularités. Le côté le plus connu démarre de Samoëns, réputé particulièrement rude en raison de l’absence de portion plate et de sa longueur éprouvante. Chaque kilomètre impose un rythme élevé et une gestion pragmatique de ses forces.

Pour ceux qui préfèrent apprivoiser progressivement le mythe, l’autre versant, débouchant depuis Morzine, offre certes un défi un peu moins marqué, mais ne doit absolument pas être sous-estimé. Le caractère isolé, la déclivité persistante et la beauté brute du paysage rendent l’expérience mémorable – peu importe le point de départ choisi.

Conseils pratiques pour préparer son aventure

S’attaquer à Joux-Plane requiert quelques précautions et une vraie préparation. Outre l’importance de l’entraînement en amont, il s’avère judicieux de tenir compte de la météo annoncée et de prévoir suffisamment de ravitaillement pour faire face à la chaleur potentielle. Choisir le bon braquet, étaler judicieusement l’effort et savoir écouter ses sensations permettront de transformer l’épreuve en souvenir valorisant plutôt qu’en mauvais moment.

Côté matériel, opter pour un vélo léger et des développements adaptés aidera à franchir les passages les plus pentus sans entamer trop rapidement son capital énergie. Enfin, tenter cette ascension tôt le matin garantit souvent des conditions plus fraîches et des routes moins fréquentées, parfait pour profiter pleinement du panorama offert en récompense au sommet.

Thibault
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