Col de la Bonette à 2802 mètres d’altitude : connaissez-vous l’histoire fascinante de la route la plus haute de France ?

Le Col de la Bonette, culminant à 2802 mètres d’altitude, représente l’ultime défi des grimpeurs du Tour de France depuis son introduction dans le parcours en 1962. Cette route mythique, construite à l’origine sous Napoléon III, a forgé quelques-unes des pages les plus épiques de l’histoire du cyclisme, offrant aux coureurs un défi exceptionnel en raison de son altitude vertigineuse et de la rudesse de son ascension.

La naissance d’une légende

L’histoire du Col de la Bonette remonte au 19e siècle, lorsque Napoléon III ordonna la construction d’une route impériale reliant Nice à Barcelonnette en 1860. Initialement un simple sentier muletier, cette voie stratégique a connu une transformation spectaculaire au fil des décennies.

Le 2 octobre 1961 marque un tournant décisif avec l’inauguration officielle de la route dans son tracé définitif, atteignant l’altitude record de 2802 mètres. Cette réalisation dépasse de 30 mètres le Col de l’Iseran, faisant de la Cime de la Bonette la plus haute route asphaltée de France.

Le premier passage du Tour de France sur ce géant des Alpes a lieu le 11 juillet 1962. Federico Bahamontes, surnommé « l’Aigle de Tolède », franchit le sommet en tête lors de la 18e étape entre Antibes et Briançon. Après avoir dompté cette ascension titanesque en 1h47min32s, Bahamontes déclare, épuisé : « Ce col tue lentement ». Cette phrase, rapportée par le journaliste Antoine Blondin dans L’Équipe, cristallise instantanément la réputation redoutable de la Bonette.

Les exploits qui ont forgé le mythe

Au fil des années, le Col de la Bonette a été le théâtre de performances exceptionnelles et de drames sportifs qui ont contribué à forger sa légende. Lors de son deuxième passage en 1964, Jacques Anquetil, quintuple vainqueur du Tour, affirme : « La Bonette est plus qu’un col, c’est un défi à la nature ». Cette déclaration, publiée dans le Miroir du Cyclisme d’août 1964, souligne l’aura mythique qui entoure désormais ce sommet.

L’ascension de la Bonette impose aux coureurs un effort surhumain : 24 kilomètres de montée depuis Jausiers, avec un dénivelé de 1589 mètres et une pente moyenne de 7%. Près de la moitié de l’ascension se déroule au-dessus de 2000 mètres d’altitude, où l’oxygène se raréfie, mettant à rude épreuve les organismes des cyclistes.

Lire aussi :  Strasbourg: la révolution du vélo face à de nouveaux défis

Le passage de 2008 reste gravé dans les mémoires pour la chute spectaculaire de John-Lee Augustyn dans la descente, après être passé en tête au sommet. Le Sud-Africain, miraculeusement indemne, confiera plus tard à Cyclingnews : « C’était une expérience effrayante. J’ai eu beaucoup de chance de ne pas être gravement blessé ». Cet incident dramatique illustre parfaitement les dangers inhérents à ce col extrême.

L’héritage pour le cyclisme moderne

L’impact du Col de la Bonette sur le cyclisme moderne est considérable. Son inclusion dans le parcours du Tour a poussé les équipes et les fabricants à développer des équipements spécifiquement adaptés aux conditions extrêmes de la haute montagne. Les vélos ultralégers en carbone, les systèmes de transmission électroniques et les capteurs de puissance permettent aujourd’hui aux coureurs d’aborder cette ascension avec une précision et une efficacité inimaginables pour leurs prédécesseurs.

Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour, résume parfaitement l’importance de ce col : « La Bonette reste le juge de paix ultime du Tour ». Cette citation, extraite du livre « La Grande Histoire du Tour de France » de Jean-Paul Ollivier (2010), souligne le rôle décisif que joue ce sommet dans la hiérarchie des grimpeurs.

Au-delà de la compétition professionnelle, le Col de la Bonette est devenu une destination de prédilection pour les cyclotouristes du monde entier. Gravir ses pentes vertigineuses est considéré comme un exploit comparable à l’ascension du Mont Ventoux ou de l’Alpe d’Huez, contribuant ainsi au développement économique et touristique de la région du Mercantour.

L’histoire du Col de la Bonette dans le Tour de France illustre parfaitement l’évolution du cyclisme de haute montagne. Des premiers passages héroïques aux performances modernes assistées par la technologie, ce géant des Alpes continue de fasciner et d’inspirer les passionnés de vélo. Alors que le Tour s’apprête à y revenir en 2024 pour une 19e étape entre Embrun et Isola 2000, nul doute que la Bonette écrira encore de nouvelles pages glorieuses dans la grande histoire de la petite reine.

Lire aussi :  Cyclisme naturiste : 5 000 participants et un défi légal qui secoue le peloton français

Pour approfondir vos connaissances sur les cols mythiques du Tour de France, ne manquez pas notre article sur la légende du Galibier : Comment ce géant des Alpes a façonné l’histoire du Tour. Vous y découvrirez comment ce col, tout comme la Bonette, a marqué de son empreinte l’histoire de la Grande Boucle.

Si vous êtes passionné par les exploits en haute montagne, plongez dans notre analyse détaillée des cols mythiques du Tour de France : L’héritage de ces sommets dans l’histoire du cyclisme. Vous y trouverez des comparaisons fascinantes entre la Bonette et d’autres géants alpins.

Enfin, pour comprendre comment les grands grimpeurs ont dominé ces cols légendaires, ne manquez pas notre portrait de Marco Pantani : La légende du meilleur grimpeur de l’histoire et ses exploits en haute montagne. Vous y découvrirez les techniques et stratégies qui ont permis à ce champion d’exceller sur des ascensions aussi exigeantes que la Bonette.

Thibault
5/5 - (1 vote)

1 réflexion sur “Col de la Bonette à 2802 mètres d’altitude : connaissez-vous l’histoire fascinante de la route la plus haute de France ?”

  1. Bsr,

    Desole mais le col de la Bonette n existe pas …. la route de la Cime de la Bonette est juste un tronçon de 2 km autour du sommet de la montagne Bonette sans aucun intérêt si ce n est de dire qu elle est la route GOUDRONNEE la plus haute d Europe …
    Ce tronçon débute au veritable col reliant les Alpes de Haute Provence 04 et les Alpes Martimes 06, col de RESTEFOND.
    Bien sportivement
    JM demeurant Jausiers 04, au pied du col de restefond et de la cime de la bonette.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *