Cyclisme naturiste : 5 000 participants et un défi légal qui secoue le peloton français

Imaginez un peloton de cyclistes filant à toute allure sur les routes… mais sans le moindre vêtement !

C’est le concept étonnant du cyclisme naturiste, une pratique qui fait de plus en plus parler d’elle en France.

Entre revendications écologiques et controverses légales, ces adeptes du vélo dans le plus simple appareil pédalent pour faire passer leur message.

Alors, simple exhibition ou véritable mouvement militant ? Attachez vos ceintures (ou pas), on vous emmène faire un tour dans ce monde surprenant du cyclisme au naturel !

Le World Naked Bike Ride : quand le peloton se met à nu

Le cyclisme naturiste, connu sous le nom de World Naked Bike Ride (WNBR), est bien plus qu’une simple balade à vélo sans vêtements. Né il y a 20 ans, cet événement international rassemble des milliers de participants dans plus de 200 villes à travers 30 pays.

L’objectif ? Sensibiliser le public à la vulnérabilité des cyclistes sur la route et promouvoir des modes de transport plus respectueux de l’environnement.

Jean-François Feunteun, organisateur de la course cycliste naturiste en France, explique :

« On veut nous imposer un ordre moral, celui de la fin du XIXe siècle qui nous renvoie à l’article de loi sur l’atteinte à la pudeur, abrogé en 1994. L’interdiction est illégale, car elle ne respecte pas les règles de droit en France, ni à l’échelle européenne. »

Une déclaration qui montre bien la détermination des participants à faire valoir leurs droits.

Un peloton qui décoiffe : chiffres et anecdotes du WNBR

Le WNBR, c’est comme un grand tour de la nudité à vélo. Voici quelques chiffres qui donnent le tournis :

  • À Londres, pas moins de 5 000 cyclistes ont participé sans incident
  • En France, la Grande Boucle naturiste compte 11 étapes de cyclisme entièrement nus
  • L’événement attire chaque année des dizaines de milliers de participants dans le monde

Une anecdote savoureuse : lors d’une édition à San Francisco, un cycliste a parcouru l’intégralité du parcours… sur un monocycle ! De quoi faire pâlir d’envie les spécialistes du gravel, qui eux, gardent généralement leurs cuissards !

Le corps à corps avec la loi : quand le cyclisme naturiste fait grincer des dents

En France, le WNBR se heurte à un mur légal aussi dur qu’un pavé de Paris-Roubaix.

Le Code pénal est clair : l’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu public est passible d’un an de prison et 15 000 euros d’amende. De quoi refroidir même les plus chauds partisans du cyclisme naturiste !

La Cour de cassation précise :

« L’exhibition sexuelle consiste ainsi à montrer tout ou partie de ses organes sexuels à la vue d’autrui dans un lieu accessible aux regards du public. Elle est susceptible d’entraîner des troubles à l’ordre public, alors même que l’intention exprimée par son auteur est dénuée de toute connotation sexuelle. »

Autant dire que les organisateurs doivent slalomer entre les interdictions comme un sprinter dans les derniers hectomètres.

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Du vélo de route au vélo tout nu : l’évolution d’un mouvement militant

Le cyclisme naturiste a connu une évolution spectaculaire ces dernières années. D’un simple événement festif, il est devenu un véritable mouvement militant.

Les participants ne se contentent plus de pédaler nus, ils s’engagent pour des causes environnementales et sociales.

Aujourd’hui, le WNBR c’est :

  • Des séances de body painting avant le départ
  • Des forums éco-citoyens pour sensibiliser aux enjeux climatiques
  • Des actions de promotion pour une mobilité plus durable

On est loin de la simple balade à vélo ! C’est comme passer d’un vélo de route classique à un modèle high-tech bardé de capteurs.

Quand les préfectures mettent des bâtons dans les roues

Les organisateurs du WNBR en France doivent faire face à un peloton d’interdictions préfectorales.

Charente-Maritime, Gironde, Haute-Garonne, Aveyron… la liste des départements qui ont mis leur veto s’allonge comme une étape de montagne.

Michèle Charles-Dominé, Présidente de la fédération régionale des naturistes en Bretagne, s’insurge :

« On nous sort la grosse artillerie pour faire interdire notre manifestation alors tout s’est toujours très bien déroulé les années précédentes, dans une ambiance festive. C’est vraiment désolant. »

Une réaction qui montre bien la frustration des organisateurs face à ces obstacles administratifs.

Les politiques dans la course : entre soutien et opposition

Le cyclisme naturiste divise autant que le débat sur l’utilisation des oreillettes dans le peloton ! À Lyon, des élus LR ont dénoncé l’événement comme « pro vélo » et « anti-voiture ».

De l’autre côté du guidon, la mairie EELV a affirmé qu’elle n’avait pas à interdire des « manifestations revendicatives ».

Cette division politique rappelle les débats houleux sur l’introduction du gravel dans les compétitions traditionnelles. Chacun y va de son opinion, mais au final, c’est la passion du vélo qui devrait l’emporter !

Le WNBR vu par les différents types de cyclistes

Comment les différents profils de cyclistes perçoivent-ils le WNBR ? Faisons un tour du propriétaire :

Les amateurs : Certains sont attirés par l’aspect festif et convivial, d’autres préfèrent garder leur cuissard bien en place. C’est comme choisir entre un vélo de route classique et un gravel : une question de goût et d’audace !

Les professionnels : Peu concernés directement, ils restent néanmoins attentifs aux messages sur la sécurité routière. Après tout, nu ou en lycra, un cycliste reste vulnérable sur la route.

Les urbains : Souvent les plus réceptifs au message du WNBR. Pour eux, c’est l’occasion de montrer qu’un cycliste, qu’il soit habillé ou non, mérite sa place dans la circulation.

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Le WNBR à l’international : un tour du monde des réactions

Le cyclisme naturiste, c’est comme le Tour de France : chaque pays l’accueille à sa façon. À Londres, 5 000 participants peuvent pédaler sans encombre. En France, c’est plutôt l’équivalent d’une étape de haute montagne avec ses cols hors catégorie administratifs à franchir.

Une anecdote croustillante : à Amsterdam, capitale mondiale du vélo, le WNBR est tellement populaire qu’il attire même des touristes venus spécialement pour l’occasion. De quoi faire rougir les tulipes locales !

Le futur du cyclisme naturiste : vers de nouveaux horizons ?

Que réserve l’avenir au cyclisme naturiste ? Difficile à dire, mais une chose est sûre : ses adeptes ne sont pas près de remettre leur maillot ! On pourrait même imaginer de nouvelles variantes :

  • Des courses de vélo gravel naturistes pour les plus aventuriers
  • Des séances de spinning naturiste en salle pour les frileux
  • Des compétitions de BMX naturiste pour les plus casse-cou

Qui sait, peut-être qu’un jour on verra même une étape du Tour de France en tenue d’Adam ? Bon, n’allons pas trop vite en besogne, même si certains coureurs semblent déjà avoir adopté le concept avec leurs combinaisons ultra-moulantes !

Le mot de la fin : à poil mais pas à court d’idées

Le cyclisme naturiste, c’est comme transformer son VTT en gravel : ça demande de l’audace et ça ne plaît pas à tout le monde. Mais au final, n’est-ce pas là l’essence même du cyclisme ? Repousser ses limites, défier les conventions et toujours aller de l’avant, que ce soit habillé ou dans le plus simple appareil.

Alors, le cyclisme naturiste est-il l’avenir de notre sport favori ou une simple parenthèse excentrique ? Une chose est sûre : tant qu’il y aura des passionnés prêts à enfourcher leur vélo, avec ou sans vêtements, le cyclisme continuera de faire tourner les têtes et les roues. Et vous, seriez-vous prêt à tenter l’expérience ou préférez-vous garder votre maillot bien en place ?

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Thibault

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