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Fausto Coppi, le « Campionissimo », a révolutionné l’entraînement cycliste en mettant l’accent sur l’intensité plutôt que la durée.
Sa philosophie « Les grands tours se gagnent au lit » souligne l’importance cruciale de la récupération. Ses méthodes novatrices, mêlant intervalles intenses et montées, ont façonné le cyclisme moderne. Bien que contesté, son record de l’heure en 1947 témoigne de l’efficacité de son approche.
Aujourd’hui, les cyclistes amateurs et professionnels peuvent s’inspirer de Coppi pour optimiser leur préparation et leurs performances.
Le « Campionissimo » : Pionnier de l’entraînement moderne
Fausto Coppi n’était pas seulement un champion exceptionnel, il était aussi un visionnaire de l’entraînement cycliste.
À une époque où les longues sorties à rythme modéré étaient la norme, Coppi a osé bouleverser les codes. « Il m’arrive de dire aujourd’hui relax, dix minutes après je suis au taquet, mon corps le permet, alors j’en profite », disait Christophe Moreau en évoquant l’approche de Coppi. Cette citation illustre parfaitement la philosophie du champion italien : privilégier l’intensité sur la durée.
La méthode Coppi : Intensité et spécificité
L’approche de Coppi reposait sur deux piliers fondamentaux : l’intensité et la spécificité. Au lieu des traditionnelles sorties de 8 heures à 25 km/h, il préférait des séances courtes mais intenses, calquées sur le rythme de la compétition. Cette méthode, révolutionnaire pour l’époque, lui permettait de mieux s’adapter aux exigences de la course.
Les séances « à la Coppi » : Un cocktail explosif
Les entraînements de Coppi étaient réputés pour leur difficulté. Imaginez une course de 150 km suivie d’une attaque par des amateurs sur 100 km supplémentaires. Ces séances extrêmes visaient à repousser les limites de l’endurance et de la résistance mentale. Comme le disait Pierre Chany : « Il distance ses adversaires et se trouve seul en tête, puis est rattrapé par Bartali. » Cette capacité à s’échapper puis à résister illustre parfaitement l’efficacité de son entraînement.
La récupération : Le secret oublié du « Campionissimo »
Si Coppi était un acharné à l’entraînement, il était tout aussi intransigeant sur la récupération. Sa célèbre phrase « Les grands tours se gagnent au lit ! » n’était pas qu’une boutade. Il préconisait des périodes de repos de 48 à 72 heures entre les séances intenses, une approche qui reste pertinente aujourd’hui. Cette philosophie rappelle l’importance de l’équilibre entre effort et récupération, même en hiver.
Le record de l’heure : L’apogée controversée
Le 7 novembre 1947, Coppi s’attaque au record de l’heure au vélodrome Vigorelli de Milan. Il parcourt 45,871 km, pulvérisant le précédent record de Maurice Archambaud. Cependant, ce record fut contesté en raison de certaines irrégularités techniques. Malgré la controverse, cette performance reste un témoignage éclatant de l’efficacité de ses méthodes d’entraînement.
L’héritage de Coppi dans le cyclisme moderne
Bien que les techniques d’entraînement aient considérablement évolué depuis l’époque de Coppi, son influence reste palpable. Les cyclistes modernes, qu’ils soient amateurs ou professionnels, peuvent tirer de précieuses leçons de son approche.
Pour les amateurs : L’importance de la régularité
Les cyclistes amateurs peuvent s’inspirer de Coppi en adoptant une approche plus structurée de leur entraînement. Voici les points clés à retenir :
- Privilégier la qualité sur la quantité
- Inclure des séances d’intensité dans son programme
- Ne jamais négliger la récupération
- Adapter l’entraînement à ses objectifs spécifiques
Cette approche rappelle la méthode Poulidor, qui met l’accent sur la constance et l’adaptation.
Pour les professionnels : L’art de la planification
Les coureurs professionnels d’aujourd’hui doivent intégrer les principes de Coppi dans des plans d’entraînement plus complexes. L’utilisation de la technologie et des données scientifiques permet d’affiner l’approche, mais l’importance de la récupération et de l’intensité spécifique reste primordiale. Comme le disait Christophe Moreau : « C’est l’athlète qui m’a le plus impressionné par son aisance naturelle en toutes circonstances. » Cette aisance était le fruit d’un entraînement minutieusement planifié.
Coppi vs. l’entraînement moderne : Evolution ou révolution ?
Les méthodes de Coppi diffèrent considérablement des séances modernes axées sur des intervalles courts et très intenses. Alors que Coppi privilégiait des efforts longs et soutenus, les cyclistes actuels travaillent souvent sur des séries plus courtes mais à très haute intensité. Cette évolution rappelle les techniques d’entraînement inspirées de grimpeurs comme Pantani, qui ont poussé encore plus loin le concept d’intensité spécifique.
Conclusion : L’héritage durable du « Campionissimo »
Fausto Coppi a laissé une empreinte indélébile sur le monde du cyclisme. Ses méthodes d’entraînement avant-gardistes, son attention à la récupération et sa capacité à repousser les limites continuent d’inspirer les cyclistes d’aujourd’hui. Comme le disait si bien Christophe Moreau : « Il donne l’image de ne pas courir pour la gagne mais pour le plaisir. » C’est peut-être là le véritable secret de Coppi : allier performance et passion. Dans un monde cycliste en constante évolution, les principes fondamentaux établis par le « Campionissimo » restent plus pertinents que jamais, nous rappelant que l’art de l’entraînement cycliste est un équilibre subtil entre tradition et innovation.
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