J’ai roulé 3000 km cet hiver (voici ce que j’ai appris sur l’endurance)

L’hiver, souvent redouté des cyclistes, offre pourtant une opportunité en or pour poser les fondations d’une saison réussie. L’entraînement à basse intensité, loin d’être une perte de temps, est la clé pour développer une endurance à toute épreuve. Découvrez comment transformer vos sorties hivernales en tremplin vers des performances estivales époustouflantes, tout en évitant les pièges du surentraînement.

Le secret des pros : l’endurance, reine de l’hiver

Quand le mercure chute, les cyclistes professionnels ne rangent pas leur vélo au garage. Au contraire, ils entament une phase cruciale de leur préparation. Guillaume Judas, cycliste professionnel, explique :

« L’entraînement à basse intensité est l’élément clé de la progression sur le long terme dans un sport d’endurance comme le cyclisme. Cumuler du temps dans cette zone d’intensité offre de nombreux avantages pour la condition physique, notamment des adaptations physiologiques qui permettent à l’organisme de s’habituer à conserver un état stable plus longtemps, et donc de gagner en endurance »

Cette approche, centrée sur la zone 2 pour brûler des graisses et améliorer la résistance, est le secret bien gardé des champions. En pédalant à un rythme où la conversation reste possible, vous stimulez votre métabolisme à utiliser efficacement les graisses comme carburant, tout en renforçant votre système cardiovasculaire.

La reprise hivernale : douceur et progression

Après une pause bien méritée, la reprise du vélo après l’hiver doit se faire en douceur. Steven Le Hyaric, cycliste professionnel, partage son approche :

« Mon entraînement est très cadré. Globalement, je respecte le principe de la polarisation avec 80% du temps passé en endurance de base et 20% à haute intensité. Ou disons que pour moi, c’est davantage du 90%-10% avec des volumes importants. »

Pour les amateurs, un volume hebdomadaire de 6 à 12 heures est recommandé, tandis que les élites peuvent viser jusqu’à 15 heures. L’essentiel est la régularité et la progressivité, permettant au corps de s’adapter sans risque de surentraînement.

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Le home-trainer : l’allié des frileuses et frileux

Quand la météo fait des siennes, le home-trainer devient le meilleur ami du cycliste. Loin d’être une punition, ces séances indoor offrent de nombreux avantages :

  • Effort constant sans interruption
  • Ciblage précis des zones d’intensité
  • Sécurité accrue par rapport aux routes glissantes
  • Optimisation du temps d’entraînement

Imaginez votre home-trainer comme un laboratoire personnel où chaque goutte de sueur est un investissement pour vos futures performances. C’est là que se forgent les champions, loin des regards et des Strava KOM.

La variété, épice de l’entraînement hivernal

Pour éviter la monotonie et maintenir la motivation, la diversité est essentielle. Un expert en entraînement suggère :

« Pour ce faire, j’aime beaucoup utiliser un simple calendrier d’une semaine sur lequel j’indique tout ce que j’ai de planifié durant ma semaine (travail, temps libres et autres périodes où je sais que je ne serai pas disponible afin de m’entraîner). Lorsque cela est fait, tous les trous dans l’horaire représentent des plages horaires où je peux intégrer un entraînement. »

Alternez entre sorties longues, séances de home-trainer, et pourquoi pas, quelques sorties en groupe à rythme modéré. Cette approche permettra non seulement de travailler différents aspects de votre condition physique mais aussi de garder l’enthousiasme intact.

La musculation : le coup de boost hivernal

L’hiver est le moment idéal pour intégrer la musculation pour améliorer les performances à vélo. Un blogueur cycliste souligne :

« L’intégration d’activités de renforcement musculaire est cruciale pour les cyclistes afin de corriger les déséquilibres musculaires créés par la position du vélo. Cependant, il est crucial de trouver le bon équilibre entre les différentes activités pour éviter le sur-entraînement. »

Deux à trois séances hebdomadaires de renforcement musculaire peuvent faire des merveilles pour votre puissance et votre résistance aux blessures. Pensez squats, fentes et planchs pour renforcer votre core et vos jambes.

Le piège de l’intensité : pourquoi moins, c’est parfois plus

Il est tentant de vouloir pousser fort dès la reprise, mais la patience paie. Un cycliste amateur témoigne :

« En général, les sorties clubs s’apparentent très vite à une compétition où chacun veut démontrer qu’il est plus fort que son voisin… Mais finalement, cela n’a pas que du bon et on plafonne très vite. J’ai donc préféré m’inspirer de l’entraînement des pros, qui roulent en hiver parfois moins vite que certains clubs cyclos ! »

En restant discipliné et en respectant les zones d’intensité basse, vous construisez une base aérobie solide qui vous permettra de supporter les charges d’entraînement plus intenses au printemps.

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Conclusion : l’hiver, berceau des futurs exploits

L’entraînement hivernal à basse intensité est comme la fondation d’une maison : invisible mais indispensable. En adoptant cette approche, vous préparez votre corps à supporter les efforts intenses du printemps et de l’été. La clé réside dans la patience, la constance et la variété. N’oubliez pas que chaque sortie hivernale, aussi modeste soit-elle, est un pas vers vos objectifs estivaux. Alors enfilez vos couches, enfourchez votre monture, et pédalez doucement vers la gloire. Vos jambes vous remercieront quand vous lâcherez les chevaux sur les routes ensoleillées du Tour de France des amateurs !

Thibault
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