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Il y a des itinéraires qui changent votre manière de pédaler. Pas par leur difficulté, mais par la sensation qu’ils procurent : celle de traverser un territoire vivant, entre rivières, villages anciens et senteurs de bois. La Voie Verte de la Vallée de l’Isle, en Dordogne, fait partie de ces parcours rares. Cent kilomètres de pur bonheur cyclable, entre Trélissac et Libourne, où chaque virage semble raconter une histoire.
J’ai roulé cet itinéraire fin septembre. Voici ce qui rend ces 100 kilomètres inoubliables.
🌳 Quand le Périgord secret s’ouvre dès les premiers tours de roue
Le matin, la lumière dorée filtre à travers les feuillages des platanes centenaires. On quitte doucement Périgueux, son marché encore endormi, et très vite la route devient silence. Le bitume est lisse, la rivière de l’Isle glisse à quelques mètres à peine. Les hérons décollent au passage du vélo, les ponts de pierre se succèdent régulièrement.
Le GPS peut rester éteint : la voie verte est parfaitement balisée. Il suffit de suivre le ruban vert pour s’échapper complètement. Les premiers kilomètres passent sans effort. Les jambes tournent, l’esprit s’ouvre. On traverse Boulazac, Montrem, puis Neuvic, où les premiers moulins anciens rappellent que cette vallée fut autrefois industrielle. Aujourd’hui, c’est un couloir de nature ponctué de haltes ombragées.
🚲 Un parcours qui pardonne tout, même aux débutants
La Voie Verte de la Vallée de l’Isle, c’est d’abord une leçon de douceur. Le dénivelé cumulé ne dépasse pas 250 mètres sur 100 kilomètres : un terrain idéal pour les familles, les débutants ou ceux qui veulent simplement rouler sans forcer. Le bitume alterne avec des portions stabilisées, mais jamais piégeuses.
Chaque village devient une pause naturelle : Saint-Astier et son clocher roman qui domine la vallée, Mussidan et ses haltes gourmandes au bord de l’eau, Montpon-Ménestérol et sa passerelle métallique suspendue qui enjambe la rivière. Le tout dans une ambiance apaisée : peu de circulation, pas de klaxon, seulement le bruit du vent et le crissement léger des pneus sur la piste impeccable.
🍯 Les saveurs du Périgord qui ralentissent le temps
Rouler ici, c’est aussi voyager dans le goût. Les marchés du samedi matin offrent des fromages de chèvre crémeux, des noix fraîches, des pains encore tièdes qui sentent bon la farine. À Neuvic, on peut s’arrêter au Moulin du Ponteyraud pour une dégustation d’huile de noix pressée à l’ancienne. À Montpon, une terrasse au bord de l’eau vous attend pour un café allongé ou un verre de vin blanc local.
Chaque pause devient un plaisir simple : on ne compte plus les kilomètres, on savoure le chemin. Et c’est peut-être cela, la vraie liberté du cyclotourisme : avancer sans objectif, si ce n’est celui de prolonger la lumière du jour un peu plus loin.
🌅 La lumière d’automne qui transforme tout en or
En fin d’après-midi, la lumière du Périgord se métamorphose complètement. Le ciel se teinte d’ambre et de cuivre, les champs deviennent dorés sous le soleil rasant. Entre Saint-Astier et Saint-Laurent-des-Hommes, la piste longe les méandres paisibles de l’Isle, parfois bordée de falaises calcaires qui reflètent la lumière chaude.
Des chevreuils apparaissent au détour d’un virage. Le temps ralentit sensiblement. Arriver à Libourne, c’est sentir la Gironde s’approcher. Les accents changent, l’air devient plus humide, la vigne remplace progressivement les bois de chênes. Et quand on s’arrête enfin, les jambes lourdes mais l’esprit léger, on réalise que ces 100 kilomètres n’étaient pas un effort : c’était une traversée.
🗺️ Tout ce qu’il faut savoir avant de partir
Caractéristiques de l’itinéraire :
- Départ : Trélissac (5 km de Périgueux)
- Arrivée : Libourne (liaison train TER disponible)
- Distance totale : 100 km environ
- Dénivelé cumulé : +250 m, très accessible
- Revêtement : bitume lisse et stabilisé roulant
- Durée estimée : 5 à 7h selon pauses et niveau
Conseils pratiques :
- Accès train : gares de Périgueux, Saint-Astier, Mussidan, Libourne
- Période idéale : avril à octobre (lumière exceptionnelle en septembre-octobre)
- Ravitaillement : nombreux villages avec commerces et restaurants
- Type de vélo : route, VTC, gravel, tous passent sans problème
- Hébergement : chambres d’hôtes à Neuvic, Saint-Astier, Mussidan
- Points d’intérêt : moulins anciens, ponts de pierre, marchés locaux
🌟 Une parenthèse où la lenteur reprend ses droits
La Voie Verte de la Vallée de l’Isle, c’est une parenthèse de lenteur heureuse. Une route sans voitures, sans chrono, sans bruit parasite. Ici, le vélo retrouve sa fonction première : relier les gens, les lieux, et les sensations simples. Le plaisir de sentir le vent, de croiser un regard, de s’arrêter devant un pont juste parce qu’il est beau.
Si vous cherchez à redécouvrir le plaisir simple de rouler, c’est peut-être le plus beau 100 kilomètres de votre vie qui vous attend là-bas. Entre rivière et villages de pierre, entre marchés et terrasses, entre effort doux et récompense immédiate. Une traversée du Périgord qui reste gravée longtemps après.
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