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Froid, pluie, journées qui raccourcissent… c’est la période où même les plus passionnés lèvent le pied. Et c’est normal.
Mais pendant que certains rangent le vélo au garage jusqu’au printemps, les pros font tout sauf s’arrêter. Leur secret ? Un entraînement « mi-saison » conçu pour entretenir la forme sans s’épuiser, et surtout, garder la motivation intacte quand les températures chutent et que la lumière manque.
Le principe que personne n’explique : ne pas progresser, mais ne pas régresser
L’objectif de cette période, ce n’est pas de battre des records. C’est d’entretenir les réflexes, le souffle et les sensations sans entamer le mental. En clair : garder la flamme sans griller la mèche.
Les pros réduisent le volume global de 40 % par rapport à l’été, mais maintiennent la régularité. Trois à quatre séances plus courtes, mieux ciblées, suffisent pour ne pas perdre les acquis. L’erreur classique ? Vouloir maintenir le même volume qu’en été. Résultat : épuisement mental, démotivation, et abandon total jusqu’en mars.
J’ai testé cette approche pendant trois automnes consécutifs. La première année, j’ai tout arrêté en novembre. La deuxième, j’ai essayé de maintenir mon rythme d’été. Épuisé en janvier. La troisième année, j’ai appliqué cette méthode : trois séances courtes par semaine, zéro pression. Résultat ? Je suis arrivé au printemps avec une envie intacte et des jambes prêtes.
Le secret : accepter de faire moins pour garder l’envie de continuer. C’est contre-intuitif, mais ça marche.
Les 3 séances types que j’utilise maintenant
Voici exactement ce que les pros font pendant cette période de transition, et ce que j’applique depuis trois ans :
- Séance « rythme fluide » : 1h en zone d’endurance basse, avec 4 × 3 minutes à tempo moyen. Objectif : entretenir la vélocité sans fatigue. Vous roulez tranquille, vous accélérez un peu, vous récupérez. Rien de violent.
- Travail hors vélo : 20 minutes de gainage + squats + fentes, deux fois par semaine. C’est là que les pros construisent la base musculaire qui tient tout l’automne et l’hiver. Pas besoin de salle, juste un tapis dans le salon.
- Sortie plaisir : 1 sortie par semaine sans compteur, juste pour le plaisir de rouler. Aucun objectif, juste respirer et se reconnecter à la route. Celle-là, c’est ma préférée. Pas de Strava, pas de watts, juste les jambes qui tournent.
Ces trois séances représentent environ 3h30 de vélo par semaine, contre 8 à 10 heures en pleine saison. Mais elles maintiennent les sensations, la technique, et surtout : vous gardez le contact avec le vélo.
L’autre moitié invisible : le mental et la récupération
Les pros ne sous-estiment jamais le mental. Cette période, c’est aussi le moment où ils dorment plus, cuisinent mieux, et débranchent des écrans. Certains planifient même leurs vacances à vélo pour le printemps suivant, juste pour garder un fil émotionnel positif avec leur pratique.
Ce que j’ai compris après des années à m’épuiser : l’automne, c’est le moment de reconstruire votre relation avec le vélo. Pas de pression, pas d’objectif chiffré. Juste l’envie de rouler parce que ça fait du bien.
Les signes que vous en faites trop pendant cette période :
- Vous traînez des pieds pour sortir le vélo
- Chaque sortie devient une corvée mentale
- Vous regardez la météo en espérant qu’il pleuve
- La fatigue s’accumule sans jamais partir
Si vous cochez une ou plusieurs cases, réduisez encore le volume. Mieux vaut deux sorties savourées que quatre sorties subies.
Mon rituel perso : je prépare mes sorties d’automne comme des moments de plaisir. Café chaud avant, parcours que j’adore, musique dans les oreilles au retour. Zéro stress, juste le plaisir pur.
Ce qui change vraiment au printemps
Quand arrive mars, ceux qui ont appliqué cette méthode repartent sans phase de reprise douloureuse. Pas de jambes lourdes, pas de perte de motivation, pas de sensation d’avoir tout perdu. Juste une envie intacte et un corps prêt à encaisser la charge.
À l’inverse, ceux qui ont tout arrêté en novembre rament pendant des semaines pour retrouver leurs sensations. Et ceux qui ont forcé tout l’automne arrivent épuisés, démotivés, avec une envie de vacances plutôt que d’entraînement.
Le vrai secret du « mi-saison », c’est ça : rester dans le mouvement sans chercher la performance. Trois séances courtes, du renforcement musculaire, une sortie plaisir. Rien de plus. Mais cette base suffit pour traverser les mois sombres sans perdre ni la forme, ni l’envie.
Depuis que j’ai adopté cette approche, l’automne n’est plus cette période où je culpabilise de ne pas rouler assez. C’est devenu le moment où je réapprends à aimer le vélo, sans pression, sans objectif. Et franchement, c’est peut-être la période la plus importante de toute l’année.
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