Personne n’en parle, mais cette route de Sancerre est une œuvre d’art à ciel ouvert (surtout en automne)

J’ai pédalé cette boucle un matin d’octobre, quand les vignes de Sancerre venaient de passer au roux. La lumière rasante découpait les villages perchés. Le silence était total. 64 kilomètres entre coteaux viticoles et villages suspendus, sans croiser âme qui vive.

Cette boucle secrète autour de Sancerre n’est pas un circuit officiel. Pas de balisage, pas de panneaux touristiques. Juste des petites routes viticoles qui serpentent entre les vignes dorées, des villages en pierre de tuffeau, et ce sentiment rare d’avoir la France entière pour soi.

🍷 Quand les vignes deviennent un océan de cuivre

Le départ se fait depuis Sancerre, village perché à 300 mètres d’altitude. Le panorama sur la Loire et les coteaux classés AOC est vertigineux. Les vignes s’étirent jusqu’à l’horizon. En automne, elles passent du vert au roux, à l’orange, au cuivré. Sous la lumière d’octobre, chaque rangée devient un trait de feu.

Je descends vers Saint-Satur, petit port fluvial au bord de la Loire. La route plonge à travers les premières vignes. L’air est frais, presque piquant. Le fleuve apparaît en contrebas, large et calme. Puis je remonte vers Ménétréol-sous-Sancerre. Les jambes chauffent. Les coteaux viticoles commencent vraiment.

Les routes départementales laissent place aux petites voies viticoles. Asphalte lisse, virages doux, montées régulières. Aucune pente extrême, mais un dénivelé constant. 650 mètres cumulés sur la boucle complète. Les vignes défilent de chaque côté. Pas un bruit, à part le souffle du vent dans les feuilles.

🏘️ Villages suspendus : Bué, Verdigny, et le silence retrouvé

Je traverse Bué en début d’après-midi. Maisons en pierre claire, toits de tuiles, ruelles sans voiture. Le village semble vide, suspendu dans le temps. Une terrasse de café propose une pause. J’y prends un expresso, observe les vignes qui descendent vers la vallée. La lumière commence à baisser. Le ciel devient doré.

Direction Verdigny, un autre village perché. Même ambiance. Même silence. Les cyclistes sont rares ici. Les voitures aussi. Les habitants saluent d’un signe de tête. Pas de touristes, pas de groupes. Juste l’automne qui s’installe doucement.

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Le plateau viticole offre des vues à 360 degrés. La Loire au loin, les coteaux en pente douce, Sancerre qui réapparaît au sommet. La lumière rasante transforme chaque parcelle de vigne en tableau. Les feuilles rousses contrastent avec les pierres claires des murets. Le ciel prend des tons orange, presque irréels.

🚴 64 km, 4 heures, et ce sentiment d’évasion totale

La boucle complète fait environ 64 kilomètres. Le dénivelé cumulé atteint 650 à 700 mètres. Comptez 4 à 5 heures hors pauses photos. Le profil est roulant : des montées régulières, des descentes fluides, aucune difficulté technique majeure.

Le tracé recommandé : départ de Sancerre ou de la gare de Saint-Satur (accessible en TER), descente vers le port, traversée des coteaux viticoles, passage par Bué ou Verdigny, retour par le plateau, belvédère final sur Sancerre, puis descente jusqu’au point de départ.

Vélo de route ou gravel conseillé. Pneus de 28 à 35 mm pour absorber les petites sections plus étroites. Les routes sont en bon état, mais quelques voies viticoles restent rustiques. Emportez une veste légère : à 300 mètres d’altitude, le vent peut piquer en descente.

🍂 Mi-octobre : le moment où tout bascule

J’ai roulé cette boucle trois fois. Deux fois au printemps, une fois en octobre. L’automne écrase tout. Les vignes passent au cuivré, la lumière devient rase, les villages se découpent comme des silhouettes. Entre 16h et 17h, la lumière dorée envahit tout. Les ombres s’allongent. Le silence devient presque palpable.

Les vendanges sont terminées. Les vignerons ont quitté les parcelles. Les routes sont vides. Pas de tracteurs, pas de camions, pas de groupes de cyclistes. Juste vous, les vignes rousses, et ce ciel qui bascule doucement vers le soir.

Attention aux feuilles mouillées après la pluie. Les portions en descente peuvent glisser. Freinez progressivement dans les virages. Le reste, c’est du pur plaisir.

🛠️ Ce qu’il faut prévoir avant de partir

Équipement classique : casque, gants légers, coupe-vent pour la matinée fraîche. Une bouteille d’eau suffit, les points de ravitaillement sont nombreux. Boulangerie à Sancerre pour le départ, café à Bué ou Verdigny pour la pause.

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Matériel photo indispensable. Les panoramas depuis Sancerre méritent un arrêt dédié. La lumière à 360 degrés, les vignes en contrebas, le fleuve au loin. Prévoyez 15 minutes pour capturer cette vue.

Retour en train possible depuis Saint-Satur ou Sancerre vers Paris. Les vélos sont admis dans certains TER, mais vérifiez les horaires et les contraintes avant de partir. La gare de Saint-Satur reste la plus pratique.

💬 Mon verdict après trois passages sur cette boucle

Cette boucle coche toutes les cases : proximité depuis Paris (2h30 en TER), authenticité des villages, lumière d’automne exceptionnelle, vignes à perte de vue, silence retrouvé. Aucune difficulté technique majeure, mais un dénivelé suffisant pour sentir l’effort. Parfait pour un week-end d’octobre.

Le contraste entre les vignes dorées, les maisons en pierre claire, et le ciel doux d’automne reste gravé. Cette sensation d’avoir la France de carte postale rien que pour soi, sans avoir voyagé des jours, c’est exactement ce que propose Sancerre.

Si vous cherchez une échappée d’automne qui marie effort doux, panorama sublime et vin local, cette boucle est un must-do. Partez mi-octobre, roulez lentement, arrêtez-vous dans les villages. Le Sancerre vous attend au retour.

 

Thibault
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