Pourquoi j’ai adopté la méthode Poulidor après 15 000 km (et vous devriez aussi)

Raymond Poulidor, l’éternel second du Tour de France, a marqué l’histoire du cyclisme par ses performances exceptionnelles et sa méthode d’entraînement unique. Loin des technologies modernes, Poulidor misait sur l’endurance et le volume à basse intensité pour forger sa légende. Découvrez comment sa philosophie d’entraînement, basée sur de longues sorties et un travail acharné, reste pertinente pour les cyclistes d’aujourd’hui, des amateurs aux professionnels.

La méthode Poulidor : quand le volume prime sur l’intensité

Raymond Poulidor avait une approche de l’entraînement qui pourrait sembler désuète à l’ère des capteurs de puissance et des plans d’entraînement millimétrés. Sa philosophie ? Rouler, rouler et encore rouler. « La vie, c’est comme rouler à bicyclette. On ne tombe pas à moins de planifier d’arrêter de pédaler », disait-il souvent, illustrant parfaitement sa vision de l’entraînement cycliste.

Le champion limousin basait son entraînement sur des sorties longues, allant de 100 à 200 km par jour, à une intensité relativement basse. Cette approche, qui peut paraître contre-intuitive à l’heure où l’on parle beaucoup d’entraînement par intervalles, avait pour but de développer une endurance musculaire à toute épreuve.

L’endurance, pierre angulaire du succès cycliste

L’endurance est la capacité à maintenir un effort sur une longue durée. Dans le cyclisme, sport d’endurance par excellence, cette qualité est primordiale. L’entraînement de l’endurance musculaire à vélo était au cœur de la méthode Poulidor. En multipliant les heures en selle à basse intensité, il forgeait des muscles capables de supporter les efforts les plus longs et les plus intenses lors des compétitions.

Cette approche, loin d’être dépassée, reste fondamentale dans la préparation des cyclistes modernes. Même si les méthodes ont évolué, le principe de base demeure : pour être performant sur la durée, il faut accumuler les kilomètres à basse intensité.

La musculation, le secret méconnu de Poulidor

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Poulidor ne négligeait pas la musculation. Il comprenait l’importance de développer la force, notamment celle des jambes, pour être performant sur le vélo. La musculation pour la performance cycliste est aujourd’hui reconnue comme essentielle, mais Poulidor était en avance sur son temps en l’intégrant à sa routine.

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« Un champion c’est un type qui bosse comme une bête, qui s’entraîne, qui ne laisse rien au hasard. C’est tout. C’est pas celui qui prend des potions », affirmait-il, soulignant l’importance du travail physique dans la réussite sportive.

Les quadriceps, moteurs de la performance cycliste

L’importance des quadriceps dans le cyclisme pour générer de la puissance n’est plus à démontrer. Ces muscles, qui peuvent générer jusqu’à 39% de la puissance totale lors du pédalage, étaient au cœur de l’attention de Poulidor. Ses longues sorties et son travail de musculation ciblé lui permettaient de développer des quadriceps puissants et endurants, capables de le propulser dans les cols les plus redoutables du Tour de France.

L’héritage de Poulidor dans le cyclisme moderne

Bien que les méthodes d’entraînement aient considérablement évolué depuis l’époque de Poulidor, ses principes de base restent d’actualité. Les cyclistes professionnels d’aujourd’hui combinent toujours de longues sorties à basse intensité avec des séances plus spécifiques et intensives.

Cependant, Poulidor lui-même était critique envers certaines évolutions du cyclisme moderne. « La technologie a pris le pas sur l’humain. Il n’y a pratiquement plus d’initiative qui ne vienne pas du directeur sportif dans sa voiture, comme si c’était lui qui ressentait ce qu’il fallait faire, qui connaissait les jambes de ses coureurs et ceux de leurs adversaires ! », déplorait-il.

Comment appliquer la méthode Poulidor aujourd’hui ?

Pour les cyclistes amateurs souhaitant s’inspirer de la méthode Poulidor, voici quelques conseils :

  • Privilégiez les sorties longues à basse intensité pour développer votre endurance
  • N’hésitez pas à intégrer des séances de musculation ciblées pour renforcer vos jambes
  • Apprenez à écouter votre corps plutôt que de vous fier uniquement aux données de vos appareils
  • Variez vos parcours pour maintenir la motivation et travailler différents aspects de votre condition physique
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Conclusion : l’essence du cyclisme selon Poulidor

La méthode d’entraînement de Raymond Poulidor, basée sur le volume, l’endurance et un travail acharné, reste une source d’inspiration pour les cyclistes de tous niveaux. Dans un monde où la technologie prend une place croissante, les principes fondamentaux qu’il défendait – écoute de son corps, persévérance et amour du vélo – sont plus pertinents que jamais.

Comme le disait si bien Poulidor : « Le coureur cycliste court par tous les temps. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige. Il faut au moins dix centimètres de neige sur la route pour annuler une étape. Et puis, il faut durer. À ce rythme d’enfer, c’est difficile. » Cette philosophie, mêlant endurance physique et mentale, reste le cœur battant du cyclisme, qu’on soit amateur passionné ou professionnel aguerri.

Thibault
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