Romain Bardet tire sa révérence : « Je ne voulais pas finir sur un Tour de France dans l’anonymat »

L’annonce m’a fait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac.

Romain Bardet, notre dernier prince de la montagne, raccroche définitivement après le Critérium du Dauphiné 2025.

Après 14 ans au sommet, le grimpeur de l’Auvergne a choisi ses mots avec cette élégance qui le caractérise :

« Je ne voulais pas finir sur un Tour de France dans l’anonymat »

Cette phrase résume tout.

Elle capture cette dignité rare chez les champions qui savent partir au bon moment.

Le dernier podium français qui compte vraiment

Permettez-moi d’être direct : Bardet, c’est le dernier Français à avoir vraiment compté sur le Tour de France.

2016 : deuxième du Tour à 31 ans, meilleur résultat tricolore depuis 2014.

2017 : troisième, confirmant qu’il n’était pas un accident de parcours.

Depuis ? Le néant français sur les podiums parisiens.

Vous réalisez l’ampleur du vide qu’il laisse ?

En 40 ans, seuls Bardet et Richard Virenque ont réussi deux podiums sur la Grande Boucle.

Pas Laurent Fignon dans sa deuxième vie.

Pas Jean-Christophe Péraud malgré sa belle deuxième place 2014.

Juste eux deux.

Les chiffres qui font mal

4 victoires d’étape sur le Tour entre 2015 et 2024.

9 ans d’écart entre sa première et sa dernière victoire.

Cette longévité au sommet, c’est exceptionnel dans le cyclisme moderne.

Son palmarès ? Vertigineux :

– Vice-champion du monde 2018 à Innsbruck

– 2e de Liège-Bastogne-Liège 2024 à 33 ans

– Vainqueur du Tour des Alpes 2022

– 6 fois dans le top 10 du Tour de France

Pourquoi le Dauphiné pour ses adieux ?

Le choix du Critérium du Dauphiné n’est pas anodin.

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Cette course, c’est l’ADN du cyclisme français.

Créée en 1947, elle traverse les Alpes que Bardet a tant de fois fait vibrer.

Plutôt que de s’effacer lentement sur les routes du Tour, il préfère partir en beauté sur « sa » course.

Car oui, le Dauphiné, c’est un peu sa course à lui.

Plusieurs top 10, des attaques mémorables, des émotions pures.

L’élégance du départ choisi

J’ai couvert suffisamment de fins de carrière ratées pour apprécier celle de Bardet.

Pas de tour d’honneur pitoyable.

Pas de saison fantôme à végéter dans le peloton.

Il part debout, lucide, digne.

À 34 ans, il aurait pu grappiller encore quelques contrats.

Mais Romain Bardet a toujours été plus intelligent que la moyenne.

L’héritage d’un champion discret

Ce que je retiens de Bardet ? Son style, bordel.

Pas de déclarations tonitruantes.

Pas de polémiques stériles.

Juste du vélo, pur et dur.

Des attaques qui sortaient de nulle part.

Cette façon unique de distiller l’effort, de gérer la douleur avec une élégance rare.

Le dernier romantique

Dans un cyclisme de plus en plus calculé, Bardet représentait autre chose.

L’instinct contre les données.

L’émotion contre la froide logique des watts.

Combien de fois l’ai-je vu attaquer « à la sensation », quand ses directeurs sportifs lui criaient de temporiser ?

Cette approche lui a peut-être coûté quelques victoires.

Mais elle lui a offert une place à part dans nos cœurs.

Que retenir de ces 14 années ?

Bardet, c’est d’abord une carrière sans fausse note.

Jamais de scandale.

Jamais de comportement douteux.

Toujours cette classe naturelle qui force le respect, même chez ses adversaires.

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Son message final résonne encore :

« Je ne voulais pas finir sur un Tour de France dans l’anonymat »

Mission accomplie, Romain.

Tu pars en champion, comme tu as toujours couru.

Avec panache, intelligence et cette touche d’émotion qui manque tant au cyclisme moderne.

Le Dauphiné 2025 aura des airs de pèlerinage.

Pour saluer une dernière fois celui qui a porté nos espoirs français pendant plus d’une décennie.

Merci pour tout, champion.

Alex
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