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La leçon de Bernard Thévenet : comment le dopage a détruit sa carrière et sa santé

Bernard Thévenet, légende du cyclisme français, a marqué l’histoire du Tour de France avec ses victoires en 1975 et 1977. Son parcours, mêlant triomphes et controverses, offre un aperçu fascinant de l’évolution du cyclisme professionnel. De ses débuts prometteurs à son admission de dopage, l’histoire de « Nanard » illustre les défis et les dilemmes auxquels les coureurs de son époque étaient confrontés. Cet article plonge dans l’entraînement et la carrière de Thévenet, révélant les pratiques qui ont façonné une ère tumultueuse du cyclisme.

Les débuts d’un champion : l’ascension de Bernard Thévenet

Bernard Thévenet, né en 1948 à Saint-Julien-de-Civry, a découvert sa passion pour le vélo dès son plus jeune âge. À seulement six ans, il empruntait déjà le vélo de sa sœur pour parcourir les routes de campagne. Cette passion précoce allait façonner son destin.

En 1970, Thévenet fait ses débuts professionnels au sein de l’équipe Peugeot-BP-Michelin. Sa première participation au Tour de France la même année marque le début d’une carrière exceptionnelle. Comme il le rappelle : « Je me souviens que les fins d’étape sur la première semaine de Tour étaient très difficiles car le peloton roulait à vive allure. J’ai failli être éliminé sur l’étape qui reliait Valenciennes à Bruxelles ! »

L’ascension fulgurante : les années de gloire

La carrière de Thévenet prend un tournant décisif en 1975 lorsqu’il remporte son premier Tour de France, détrônant le légendaire Eddy Merckx. Cette victoire, suivie d’une seconde en 1977, le propulse au rang des légendes du cyclisme français. Thévenet se souvient : « Le vrai déclic s’est produit sur l’étape du 14 juillet que j’ai remportée à La Mongie, après l’ascension du Mont Ventoux. Gagner une étape du Tour fait indéniablement parler de vous et vous ouvre des portes. »

Ces années de gloire sont marquées par des performances exceptionnelles et une capacité à repousser ses limites. Comme le souligne Thévenet : « En cyclisme, il faut voir jusqu’où l’on peut aller et ne pas avoir peur de repousser ses propres limites. De plus, même si on a quelques signaux sur son état de forme, ce dernier varie sensiblement d’une étape à l’autre. »

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L’ombre au tableau : la révélation du dopage

La carrière brillante de Thévenet prend un tournant dramatique en 1979 lorsqu’il admet avoir eu recours à la cortisone pendant trois ans, incluant ses victoires au Tour de France. Cette révélation ébranle le monde du cyclisme et soulève des questions sur les pratiques de l’époque.

Thévenet reconnaît avoir pris de la cortisone à partir de 1979, ce qui a engendré chez lui une maladie du foie. Cette admission courageuse a contribué à une prise de conscience sur les dangers du dopage dans le sport de haut niveau.

Les conséquences sur sa santé ont été sévères, avec une hospitalisation pour des problèmes hépatiques et surrénaliens. Cette expérience douloureuse a poussé Thévenet à devenir un fervent défenseur de la lutte contre le dopage, utilisant son histoire comme un avertissement pour les générations futures de cyclistes.

L’héritage de Thévenet : leçons pour le cyclisme moderne

L’histoire de Bernard Thévenet offre des enseignements précieux pour le cyclisme contemporain :

  • L’importance de l’éthique sportive et de la santé des athlètes
  • La nécessité de systèmes de détection et de prévention du dopage plus efficaces
  • Le rôle crucial de l’éducation des jeunes cyclistes sur les risques du dopage

Aujourd’hui, Thévenet reste optimiste quant à l’avenir du sport : « Je pense honnêtement que l’immense majorité des coureurs n’est pas dopée et ne fait pas partie du gang des tricheurs. » Cette perspective reflète les progrès réalisés dans la lutte contre le dopage, tout en reconnaissant les défis persistants.

Comparaison avec l’ère moderne : de Thévenet à Armstrong

Le parcours de Thévenet présente des parallèles frappants avec celui de Lance Armstrong, autre figure controversée du cyclisme. Les deux champions ont dominé leur époque avant que leurs admissions de dopage ne viennent ternir leur légat. Cependant, la découverte des pratiques de dopage a conduit à des changements significatifs dans le sport.

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La différence principale réside dans l’approche de Thévenet après sa carrière. Son récit de dopage et sa prise de conscience ont contribué à une évolution positive du cyclisme, contrairement à Armstrong dont l’impact a été plus destructeur pour l’image du sport.

L’avenir du cyclisme : vers un sport plus propre ?

L’héritage de Thévenet continue d’influencer le cyclisme moderne. Les contrôles antidopage sont devenus plus sophistiqués, et l’accent est mis sur la prévention et l’éducation des jeunes coureurs. Comme une course de montagne où chaque virage révèle un nouveau défi, le cyclisme continue d’évoluer, cherchant à préserver l’intégrité et la beauté du sport.

Bernard Thévenet reste une figure emblématique du cyclisme français, incarnant à la fois la gloire et les défis éthiques du sport. Son parcours, des sommets du Tour de France aux vallées sombres du dopage, offre une leçon puissante sur l’importance de l’intégrité dans le sport de haut niveau. Alors que le cyclisme continue d’évoluer, l’histoire de Thévenet reste un rappel poignant des risques du dopage et de la valeur d’une compétition propre. Son engagement post-carrière dans la lutte contre le dopage montre que même après une chute, il est possible de se relever et de contribuer positivement à l’avenir du sport.

Thibault
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16 réflexions sur “La leçon de Bernard Thévenet : comment le dopage a détruit sa carrière et sa santé”

  1. Dans vélo mag de 78 thevenet reconnu s être dope.
    En 79 il gérait les conséquences. A l’époque etait il le seul??
    Bonne question.

  2. Benoit Dubuisson

    Quel palmarès !! Il n’a quasi rien gagné. Il devrait être privé de ses victoires au tour…ah non mince il est français donc o y touche pas

    1. À la différence de biens d’autres, Bernard a eu le courage de se remettre en question, de faire amende honorable, et d’agir à titre de prévention pour que les futurs coureurs ne se laissent pas influencer par des coaches foireux, ou des amis qui leur « veulent du bien » et qu’ils ne tombent dans le dopage nuisible pour leur santé…, et pour l’éthique de ce merveilleux sport…
      La question qui reste en suspend est la suivante : combien de coureurs ayant gagné le Tour de France, ou des classiques, ou encore les championnats divers et variés (France et monde) ont eu recours à cette pratique ?
      Un certain nombre sans doute, qui n’ont jamais avoué car « tout le monde avait recours à cette pratique… ».

      1. Je suis écoeuré de toutes ses nouvelles, maintenant voilà que Thévenet aussi c’est dopé, cortisone mais interdit donc dopage. Depuis jeune je regardais le TDF à la télé avec mon père et d’année en année j’ai été un fervent admirateur de plusieurs courses ,essayant de ne rien rater mais maintenant la soixantaine pour moi je m’en lasse car en fait on ne sera jamais qui a gagné sans être dopé Mascarade tout ça

  3. J’ ai fais de la compétition cyclisme autrefois et je préfère une diététique sans aucunes astuces dopantes et advienne que pourra.
    Je suis fier de mon propre potentiel naturel, les glorioles ne font pas partie de l’exercice proprement dit de ce sport.

  4. courageux Bernard thevenet son temoignage sincere et vrai aidera certainememt les instances du cyclisme et surtout les jeunes coureurs de s eloigner de ces pratiques tres nocives pour la Santé actuelle et future
    Merci pour Eux Bernard

  5. Nanard, est un très grand Champion, il s’est battu avec des immenses Champions, Merckx, Ocana, Fuente, Gimondi, Poulidor, Vanimpe, Zootemelk, et beaucoup d’autres…. Pour moi sa plus grande qualité c’est que Bernard est modeste, sincère, authentique, il est tel qu’il est un vrai Champion qui n’a jamais eu la grosse tête, très respectueux de tous les coureurs, du public, il aime réellement le vélo, compétition ou pas… Il en a fait son métier par goût et par Amour de la petite Reine, car biensur il avait les qualités intrinsèques pour rivaliser avec les meilleurs dans les courses les plus dures évidement. Bernard est courageux dans l’effort, et dans la vie de tous les jours, c’est un homme qui s’est prendre ses responsabilités d’être humain quoi qu’il arrive… Il était très humble et efficace en tant que commentateur, il parlait essentiellement des coureurs et de la course et très rarement de lui, pas comme certain qui font le contraire…. Merci à Bernard Thevenet des moments de sport magnifiques et excellents qu’il nous a fait vivre durant les années 70, des coureurs talentueux il y en a beaucoup et dans toutes les générations, mais de ceux qui vous font vibrer devant le petit ou grand écran, il y en a beaucoup moins et Nanard fait partie de ceux là…. Longue vie à toi Nanard et profites encore un Max de cette vie…. Je conseille à tous les cyclistes ou sportifs de tous les niveaux de Cyclos à Pros d’aller faire la Bernard Thevenet et de déguster une excellente entrecôte Charolaise en compagnie de Nanard, et pour tous ceux qui ne connaissent pas le vrai et le réel Bernard Thevenet et bien aller y et vous vous rendrez compte par vous même de la qualité humaine et humble de ce Champion d’exception… À tous bon appétit et régalez vous avec Nanard sur la bicyclette et à sa table si vous avez une chance d’y être….. À bientôt. J.R…..

  6. Bonjour,

    Avec tout le respect il faudrait arrêter de parler de légende quand ont sais très bien que beaucoup de ces derniers ont utilisé des produits très très contraire a l’éthique de leur sport.
    D’autant plus que d’autres coureurs en ont été les victimes… indirectement car ils ont été battu par des mecs comparé a des mobylette !!!! Cordialement Yves

  7. Michel - Louis LONCIN

    Armstrong a été déchu de ses sept victoires au Tour de France … Pourquoi n’a-t’on pas appliqué la même mesure à Thévenet … ou à Virenque et ses maillots de meilleur grimpeur … ? Serait-ce parce qu’ils sont … Français … ?

  8. À la différence de biens d’autres, Bernard a eu le courage de se remettre en question, de faire amende honorable, et d’agir à titre de prévention pour que les futurs coureurs ne se laissent pas influencer par des coaches foireux, ou des amis qui leur « veulent du bien » et qu’ils ne tombent dans le dopage nuisible pour leur santé…, et pour l’éthique de ce merveilleux sport…
    La question qui reste en suspend est la suivante : combien de coureurs ayant gagné le Tour de France, ou des classiques, ou encore les championnats divers et variés (France et monde) ont eu recours à cette pratique ?
    Un certain nombre sans doute, qui n’ont jamais avoué car « tout le monde avait recours à cette pratique… ».

  9. Oui bien sûr, ainsi que le disait M. Guy Béarn « le coureur a dit la vérité  » (Désiré Letort). Les « flechettes » étaient pratiquées par tous les coureurs..

  10. Oui, ainsi que le disait M. Guy Béarn, « le coureur a dit la vérité » [Désiré Letort). Tous les coureurs pratiquaient les « fléchettes  » !!

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