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Quand les feuilles tombent et que la brume s’accroche aux sous-bois, les chemins se vident. C’est le moment idéal pour le gravel : routes silencieuses, lumière dorée, odeur de terre humide.
Voici trois boucles françaises où l’automne devient un terrain d’aventure à part entière — entre forêts, lacs et crêtes oubliées.
🍂 Forêt de Retz & Vallée de l’Automne (Oise) — la boucle la plus poétique
À une heure de Paris, la forêt de Retz semble suspendue hors du temps. Dès le lever du jour, la brume se glisse entre les hêtres, le soleil découpe des rayons d’or, et les chemins forestiers bruissent sous les pneus. C’est un décor presque irréel pour une sortie gravel.
Le tracé démarre à Crépy-en-Valois, accessible en train, avant de filer dans la vallée de l’Automne. En 65 à 70 km, on alterne routes lisses et pistes forestières au cœur du parc. Les jambes chauffent doucement, le cardio reste dans le vert. Dénivelé total : environ 400 m — parfait pour une sortie de 3 h sans forcer.
Les couleurs d’octobre transforment le paysage : roux profond, or, cuivre. Les villages se devinent à travers les arbres : Coyolles, Orrouy, Vez… Les routes sont désertes. Seul le crissement régulier de la transmission accompagne le souffle. Chaque virage devient un instant suspendu.
À ne pas manquer : le manoir de Coyolles, les ruines gallo-romaines de Champlieu et le belvédère de Retz. Pour les photos, partez tôt : la lumière entre 8 h et 10 h fait tout scintiller.
🏞️ Morvan – entre lacs, brumes et forêts infinies
Si vous cherchez la version “grande évasion” du gravel d’automne, le Morvan coche toutes les cases. Ce massif bourguignon, classé parc naturel, offre des pistes forestières à perte de vue, des lacs d’un calme hypnotique et des vallées couvertes de hêtres rougis.
La boucle type part du lac des Settons ou de Château-Chinon pour environ 75 km et 700 m de D+. C’est un terrain exigeant mais fluide : longues montées progressives, descentes sur pistes roulantes, chemins bordés de mousse et d’aiguilles. L’odeur de résine et de terre humide vous enveloppe à chaque virage.
Le Morvan, c’est la France des cartes postales sans filtres : brume sur les lacs au petit matin, reflets dorés sur les hêtres, silence total. En automne, les touristes disparaissent. Vous roulez seul, au rythme de la nature.
Pourquoi c’est magique : la lumière rasante sur le lac de Pannecière, les chemins de crête du Signal d’Uchon, et ce sentiment d’être loin de tout. Prévoyez pneus 40-45 mm : certaines descentes sont rocailleuses. Et surtout : emportez un appareil photo !
Astuce : l’automne y est plus long que dans le nord ; les couleurs tiennent souvent jusqu’à la mi-novembre.
🌄 Mont Ventoux & Gorges de la Nesque — le mythe version gravel
On le connaît pour sa montée mythique, mais le Ventoux cache un autre visage : celui des pistes forestières, des gorges silencieuses et des lumières de Provence à l’automne. Ici, le gravel devient contemplation.
Le parcours relie Malaucène, les pistes du versant nord et les gorges de la Nesque. Environ 85 km, 1 200 m de dénivelé, un mix parfait entre montée fluide et descentes rapides. Les chemins traversent les forêts de pins où volent les feuilles d’érables jaunies. À chaque virage, la lumière change : d’un or intense à un bleu lavande léger.
En octobre, les températures chutent au sommet mais la vallée reste douce. Le matin, un voile de brume flotte sur les gorges ; à midi, le soleil dore les parois calcaires. Vous alternez effort, silence et émerveillement pur.
Matériel : pneus 38-45 mm, freinage hydraulique impératif. Le vent peut surprendre, même en automne. Emportez une couche chaude et une frontale si vous partez tard : les jours raccourcissent vite.
Pourquoi c’est inoubliable : le contraste entre la roche blanche, les forêts dorées et le ciel limpide. Et surtout cette sensation d’être minuscule dans un décor monumental. Une boucle à vivre une fois dans sa vie.
🚴 Comment choisir votre boucle d’automne
Le facteur clé n’est pas la difficulté, mais la connexion. La boucle parfaite, c’est celle qui vous fait oublier le chrono et le téléphone. – Vous vivez en région parisienne ? Retz est idéale : accessible, douce, photogénique. – Vous cherchez la déconnexion ? Le Morvan offre le silence total. – Vous voulez la grandeur ? Le Ventoux vous mettra à genoux (et heureux).
Le gravel d’automne, c’est la saison du juste effort : pédaler au rythme du souffle, sentir la terre, la lumière, la fraîcheur. Chaque sortie devient une méditation en mouvement.
🧭 Équipement et conseils essentiels
- Pneus : 35 à 45 mm selon terrain (plus large pour le Morvan et le Ventoux).
- Tenue : veste coupe-vent légère, gants longs, surchaussures.
- Éclairage : l’automne raccourcit les jours ; un feu arrière puissant est indispensable.
- Rythme : 70 % en endurance, le reste pour les relances — inutile de forcer.
- Sécurité : carte ou GPS chargé, téléphone étanche, couche thermique de secours.
Et surtout : acceptez le rythme de la saison. Les chemins humides forcent la souplesse, la lumière changeante demande de la patience. C’est tout le charme du gravel automnal : on apprend à rouler lentement, mais à vivre fort.
💬 Trois ambiances, un seul frisson
En automne, le gravel devient un prétexte pour disparaître quelques heures. La brume, le silence, la chaleur du soleil bas : tout invite à ralentir. – Forêt de Retz pour la poésie. – Morvan pour la profondeur. – Ventoux pour la grandeur.
Trois boucles, trois ambiances, une même émotion : celle de rouler en pleine lumière, alors que le monde se met au ralenti.
Bonjour, j’ai bien lu votre article avec 3 belles sorties automnales mais je ne vois pas les traces. Il y a t-il une possibilité de les récupérer? Ca serait génial. Merci à vous.
Mickaël